Mauritanie : Ould Ghazouani assis sur un volcan quasi éteint

Moins d’une semaine après la célébration du 60^ème anniversaire de l’indépendance les observateurs s’interrogent sur l’impact du silence du président mauritanien sur le génocide d’Inal et le règlement définitif du passif humanitaire. Une obstination au plus haut sommet de l’Etat de fuite en avant qui pourrait même compromettre le dialogue politique avec l’opposition auquel Ould Ghazouani voudrait en faire un nouveau cheval de bataille.

Le chef de l’Etat mauritanien n’a pas pris ainsi son courage à deux mains pour tourner les deux pages les plus sombres de l’histoire du pays à savoir le génocide des déportations de 89 et le génocide d’Inal. Le premier est à moitié réglé avec le retour de 25 000 réfugiés officiellement depuis 2008. Il en reste aujourd’hui plus de 14 000 au Sénégal et plus de 5000 au Mali. Le deuxième qui concerne l’exécution extrajudiciaire de 28 soldats à Inal en 91 est une bombe à retardement qui pèse sur la conscience collective et relève d’un crime d’Etat.

A problème national, une solution nationale. Le refus à tous les successeurs au palais de Nouakchott depuis 2005 de soigner ces blessures profondes de la composante nationale négro-africaine victime de ces exactions ressemble fort à un volcan qui n’est pas éteint et plus de 30 ans après au bord de l’éruption comme en témoignent les nombreuses mobilisations des associations de réfugiés, de veuves et orphelins de victimes civiles et militaires, les plaintes internationales au niveau des tribunaux belges et français contre Ould Taya. Les observateurs pointent un silence complice des chefs d’Etat mauritanien qui compromet dangereusement l’unité nationale et la cohésion sociale.