Mauritanie : le 30ème anniversaire de l’assassinat des soldats noirs sur fond d’une marche contre l’impunité à Nouakchott

Alors que l’Etat mauritanien va souffler demain ses 60 bougies, les veuves et orphelins des 28 soldats assassinés à la veille de la fête de l’indépendance vont se rassembler à Nouakchott pour commémorer la mémoire de ces martyrs. Un 30^ème anniversaire contre l’oubli et l’impunité.

Demain la Mauritanie va célébrer le 60^ème anniversaire de son indépendance à Nouakchott. Une journée de fierté et de joie pour tous les mauritaniens mais devenue depuis le 27 novembre 1991 une journée de deuil pour la communauté négro-africaine qui avait perdu cette nuit du 27 au 28 novembre 28 de ses valeureux soldats à Inal au Nord du pays. Une date historique désormais dans la mémoire collective des mauritaniens.

Un génocide qui s’inscrit dans le cadre d’une vaste épuration ethnique contre les noirs essentiellement de la vallée sous le régime de Ould Taya pour « dénégrifier » la Mauritanie. Près de 500 soldats vont être exterminés dans les camps d’Inal, d’Azlatt, de Nbeika, de Jreida, de Bénamira, d’Aleg, de Tiguint. La liste est longue. 30 ans après cette tragédie, les veuves et orphelins sont toujours à la recherche de leurs corps pour des sépultures dignes.

A l’occasion de ce triste anniversaire les collectifs de toutes les organisations des veuves et orphelins des victimes civiles et militaires initie une marche dans la capitale mauritanienne et interpelle les autorités de Nouakchott à ouvrir une enquête pour apporter toute la lumière sur ces assassinats et à abroger la loi d’amnistie de 93 qui protège jusqu’ici les criminels.