Mauritanie : Samba Thiam relance le débat sans tabous sur l’unité nationale

Le président des FPC remonte au créneau cette semaine pour inviter ses compatriotes à un débat sans tabous sur la problématique de l’unité nationale ou la cohabitation à la lumière d’une contribution d’un mauritanien de la diaspora en France Ciré KANE intitulée : partition ou guerre ? sur les réseaux sociaux.

Une réflexion qui a suscité beaucoup de controverses au sein de la classe politique et de la toile au point que le post publié par CRIDEM a été censuré par la Haute autorité de l’Audiovisuel ( HAPA) qui semble mettre en avant l’appel à la guerre de l’auteur de l’article. Ce qui n’est pas du tout le point de vue du président des FPC qui invite ses compatriotes dans leur diversité à participer sans tabous à ce vieux débat sur l’unité nationale.

Le chef historique du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie est convaincu que c’est un mauvais procès à Ciré Kane qui a dit tout haut ce que beaucoup de mauritaniens toutes tendances confondues pensent tout bas. La fuite en avant de tous les locataires successifs du palais de Nouakchott depuis 78 excepté feu SIDIOCA sur l’unité nationale n’est plus à démontrer. C’est le sens de la contribution de Ciré Kane résumée en ces termes par Samba Thiam « l’unité nationale n’est plus possible pour moult raisons.

A parti de ce constat que les gens se séparent dans l’entente mutuelle en douceur sans déchirure sans quoi cette séparation ou partition risquerait de se produire dans la violence ». C’est clair le débat est lancé. C’est le vivre-ensemble qui ne fonctionne pas depuis 60 ans. Les chiffres sont éloquents. 90 pour cent des richesses de la vallée du fleuve sont aux mains de familles maures. Plus de 90 pour cent de la population carcérale sont des négro-africains et des haratines.

Une Mauritanie à deux vitesses depuis belles lurettes. Et l’histoire retiendra que l’aveu du père de la nation la volonté politique de diminuer la population noire du Sud dans l’administration naissante jetant ainsi les premiers jalons de l’arabisation à outrance.

C’est finalement Ould Taya qui va entamer l’épuration ethnique avec les déportations de plus de 100000 noirs au Sénégal et au Mali en 89 et l’assassinat de 28 soldats noirs à Inal en 91.

Dans ces conditions l’ancien prisonnier de Oualata s’interroge sur la viabilité de l’unité nationale au regard de cette douloureuse situation des deux composantes nationales martyrisées et marginalisées depuis 60 ans.

Dans ce débat intra- communautaire auquel le président des FPC appelle de tous ses vœux.  Ahmed Yedaly lance un appel aux arabo-berbères pour qu’ils prennent toutes  leurs responsabilités devant l’histoire en refusant de prendre en compte la revendication des haratines et des négro-africains d’accès à la justice à l’égalité et au bonheur avant une mise en garde au pouvoir militaire qui gouverne le pays depuis 78 au nom du peuple mauritanien qui pourra lui retirer cette confiance s’il continue de dresser un obstacle à une telle paix.

C’est légitime de dire que les mauritaniens font face aujourd’hui à un séparatisme au point qu’il faut se demander s’il faut  une partition ou une guerre  pour résoudre la cohabitation ?

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 novembre 2020)

 

 

 

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