Deuxième vague de Corona : Les masques sont tombés

Depuis quelques jours, on assiste comme à une recrudescence du COVID19 en Mauritanie.

Une pandémie que les citoyens avaient commencé à oublier. Les spécialistes observaient un relâchement dans la rue et même en nos structures de santé, du côté du personnel soignant.

Les rassemblements reprenaient vigueur. Les masques se raréfiaient, jusqu’à parfois disparaître de notre environnement, ceux qui les portent étaient souvent mal perçus. Tout comme les services exigeant de leurs employés ou de leurs usagers le respect des mesures-barrières.

Le retour de la pandémie dans les pays d’Europe et d’Afrique du Nord laissait indifférents les Mauritaniens. Mais certains spécialistes n’en étaient pas moins catégoriques : une seconde vague était inévitable, il fallait s’y préparer.

De fait, les contaminations ne cessent de progresser depuis bientôt une semaine, avec des morts à la clé, obligeant le gouvernement à sortir de son silence et réactiver certains de ses dispositifs. Occasion pour le ministère de la Santé de retrouver la voix, incitant les citoyens à se protéger et respecter les mesures-barrières.

Présidée par le Premier ministre, une réunion du comité de suivi de la pandémie a rappelé à l’ordre et à la vigilance. « Des mesures sont plus qu’indispensables », a affirmé le ministre de la Santé au cours d’une conférence de presse, tenue après la réunion hebdomadaire du gouvernement. Le point de presse quotidien sur le bilan journalier est rétabli à la Direction générale de la Santé.

Des rumeurs circulent sur la probabilité de fermer les classes dans deux semaines et d’interdire la circulation entre les régions après le 28 Novembre. Halte à la psychose mais comment en est-on arrivé là ? Évolution normale ou addition de… fautes ?

Quasiment plus de tests, mesures de prévention et de distanciation sociale pratiquement rangées aux oubliettes – même le personnel soignant a jeté les masques… – activités de sensibilisation par les ONG en berne, centres de dépistage et de prise en charge installés par l’armée retournés sans tambour ni trompettes dans leurs casernes… Ô imprudence, quand tu nous tiens !

Selon la Direction de la Santé, les nouveaux cas sont des « cas-contacts », ce qui signifierait qu’en dépit de l’accalmie, le virus circulait toujours. « Les malades se présentent trop tard dans les services de santé », souligne ladite Direction, « et la mortalité s’élève d’autant plus. » Pour l’instant, pas de cas « importés » ; en tout cas, aucun porté à la connaissance des autorités sanitaires.

Les structures de santé et de dépistage peuvent-elles rapidement reprendre du service pour juguler la propagation ? Dieu sait combien de milliards d’ouguiyas ont été injectés pour acheter des équipements et motiver le personnel soignant à la pointe du combat ! Ont-ils été bien gérés ?

La question mérite d’être posée dans la mesure où aucune évaluation n’a été faite dans ce sens. Si l’on en croit le professeur Kleib, neurochirurgien, les structures de santé manquent de tout pour accomplir leur mission. Où sont alors passés les moyens mobilisés ? Lors de sa dernière réunion présidée par le Premier ministre, le comité de suivi de la pandémie n’a pipé mot sur les fonds décaissés.

Le peuple a pourtant besoin de savoir : la transparence dans la gestion des biens publics dont se prévaut désormais le gouvernement l’exige. Ould Abdel Aziz disait qu’il contrôlait jusqu’au dernier sou. On demande à Ghazwani d’exiger le traçage des dépenses, notamment en ce qui concerne les fonds spéciaux COVID et le programme de relance post-COVID. Le budget de la présidence de la République a augmenté de 167,63 %, rapportent par divers organes de presse. Pas vraiment rassurant pour l’opinion publique qui y voit plutôt un autre mauvais signal.

Autant de sous à payer des conseillers et autres chargés de mission trop souvent employés…à ne rien faire ? S’agit-il de fidéliser une clientèle ? Le gouvernement gagnerait beaucoup à communiquer plus précisément sur la gestion de cette pandémie ayant mobilisé tant de fonds publics, privés et autres ressources des partenaires techniques et financiers.

DL

Source : Le Calame

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