Mauritanie : Nouakchott entre la crise migratoire et la crise de Guerguerat

Alors que la crise migratoire atteint son paroxysme ces dernières semaines avec le renvoi de 210 migrants clandestins en majorité des maliens et sénégalais vers leurs pays d’origine par les autorités sécuritaires de Nouadhibou, le blocus économique du Polisario au poste frontière de Guerguerat entre le Maroc et la Mauritanie ravive une tension sociale à Nouakchott avec la flambée des prix.

 Les autorités de Nouakchott sont entre le marteau et l’enclume. Ces dernières semaines les côtes mauritaniennes sont envahies par des embarcations de migrants africains notamment sénégalais et maliens vers l’Europe. Les autorités sécuritaires de Nouadhibou viennent de renvoyer un contingent de 210 candidats à l’émmigration clandestine vers leurs pays d’origine.

Avec ce flux important de migrants la Mauritanie est devenue un allié indispensable de l’Espagne qui se prépare à renvoyer des centaines de clandestins africains dont leurs pays n’ont pas signé un accord comme Nouakchott en 2003.

Avant la crise sanitaire provoquée par la covid-19 plus de 140 migrants ont été expulsés et près de 160 clandestins à partir de Nouadhibou.  Avec l’ouverture des frontières après le confinement l’Espagne a repris les expulsions et s’apprête à mener des patrouilles aériennes depuis la Mauritanie dans le cadre des accords bilatéraux entre les deux pays.

Parallèlement à cette crise migratoire Nouakchott fait face à une tension sociale due à l’entrave de la circulation des marchandises entre le Maroc et la Mauritanie par le Polisario depuis plus de trois semaines au poste frontière Guerguerat.

Ce blocus économique est ressenti par les chauffeurs marocains bloqués dans la capitale mauritanienne entraînant une flambée des prix des légumes et des fruits . Un double casse-tête pour le gouvernement de Ould Bilal confronté à un double défi sécuritaire et économique.