Mauritanie : témoignage du premier plus jeune prisonnier politique négro-africain de Ould Taya

Kaaw Touré est aujourd’hui le porte-parole des FPC un nouveau parti mauritanien issu de la scission du premier mouvement de libération africaine de Mauritanie et non encore reconnu officiellement. Il avait 18 ans quand il fut arrêté le 6 novembre 86 à Kaédi accusé de trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation interdite et appartenant à une association illégale et non reconnue ( FLAM).

Le jeune militant des FLAM se souvient de cette première nuit de prison dans les locaux de la gendarmerie à Kaédi. Après une semaine de garde à vue et d’interrogatoires et de tortures le jeune Kaaw Touré est présenté devant le palais de justice de la capitale du Gorgol.

Accusé de trouble à l’ordre public et de participation à une manifestation interdite et appartenance à une association illégale et non reconnue ( FLAM) il sera inculpé avec 19 autres prisonniers dont une femme négro-africaine. Ils seront tous détenus dans la prison civile de Kaédi où ils retrouvèrent une centaine de prisonniers de droit commun tous des négro-africains et deux maures blancs écroués pour vols de chameaux.

Ce 6 novembre 86 marque le début d’une longue lutte contre le régime de Ould Taya qui commence déjà quand le premier plus jeune prisonnier politique saisi par un sentiment de révolte et de colère trouva un compagnon de fortune et complice Ousmane Touré avec qui il entonna à haute voix un chant anti-apartheid écrit par un poète Halpulaar  Amadou Samba Dembélé.

Un réquisitoire contre le pouvoir raciste de Ould Taya. Pour Kaaw Touré ce chant révolutionnaire est une défiance au pouvoir sur son propre terrain c’est à dire la prison pour dire que tous les prisonniers étaient prêts à payer leur liberté à n’importe quel prix.

Une période difficile mais enrichissante pour le jeune militant qui échappera l’enfer des geôles du mouroir de Oualata pour se réfugier dans un premier temps au Sénégal avant d’échapper de justesse à une extradition vers la Mauritanie pour un autre exil en Suède. Un difficile chemin vers la liberté que le porte-parole des FPC compte raconter dans un prochain livre attendu par les observateurs.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya.com le 06 novembre 2020)

 

 

 

 

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