Le champion de lutte iranien Navid Afkari a été exécuté samedi 12 septembre dans une prison de la ville de Chiraz, selon l’agence de presse gouvernementale iranienne IRNA. Et ce “malgré une campagne internationale très médiatisée demandant que la sentence ne soit pas exécutée”, souligne CNN.

Le jeune homme de 27 ans avait été condamné à mort pour le meurtre d’un agent de sécurité, Hasan Turkman, lors des manifestations d’août 2018 à Chiraz.

 

 

Le Comité international olympique s’est dit “choqué” par cette annonce, souligne le site de la chaîne d’information continue américaine :

Dans des lettres, Thomas Bach, le président du CIO, avait adressé des appels personnels directs au Guide suprême et au président de l’Iran cette semaine et demandé la clémence pour Navid Afkari, tout en respectant la souveraineté de la République islamique d’Iran.”

Selon CNN, Afkari a été exécuté après que la famille de la victime a refusé de lui pardonner et de lui permettre de payer des réparations. Le tribunal provincial de Chiraz a également condamné les frères du lutteur, Vahid et Habib Afkari, à 54 et 27 ans de prison, respectivement, pour le meurtre d’Hasan Turkman.

La justice iranienne accusait Afkari, 27 ans d’avoir poignardé sa victime, un garde employé par la compagnie des eaux à Chiraz, et avait “diffusé ses aveux télévisés la semaine dernière”, rapporte Al Jazeera.

Mais d’après le site de la chaîne qatarie, Navid Afkari avait déclaré “qu’il avait été torturé pour faire de faux aveux”, et son avocat a déclaré “qu’il n’y avait aucune preuve de sa culpabilité”.

“Un exemple”

La World Players Association, un organisme international qui représente près de 85 000 athlètes professionnels, avait protesté contre la sentence et demandé que l’Iran “soit menacé d’exclusion du mouvement olympique si l’exécution avait lieu”, indique CNN.

D’après la WPA, Afkari faisait partie des milliers de citoyens iraniens qui ont participé en 2018 à des manifestations spontanées “contre les difficultés économiques et la répression politique en Iran”. Mais il a été “injustement pris pour cible par les autorités iraniennes”, qui voulaient faire d’un athlète populaire de haut niveau “un exemple” et intimider d’autres personnes qui pourraient “oser exercer leur droit de participer à une manifestation pacifique”.