Une du quotidien El Watan, Alger, le 31 août 2020.

 

Une fortune à l’ombre du général”, le titre d’El Watan, le 31 août dernier, a fait l’effet d’une petite bombe dans le pays. “Très tôt le matin, des personnes ont raflé tous les exemplaires d’El Watan au niveau des kiosques d’Alger et de plusieurs villes et localités du pays. Les lecteurs ont dû attendre jusqu’à midi pour retrouver l’intégralité de l’édition sur le site” du journal, écrit le titre dans un éditorial suscité par les polémiques consécutives à la parution de l’article. En Une, le général Ahmed Gaïd Salah, ancien chef d’État-major de l’armée et dirigeant de facto de l’État après la chute d’Abdelaziz Bouteflika, avec une enquête sur la fortune de ses enfants. Deux sujets aussi sensibles que tabous, qui ont provoqué “le buzz” dans le pays et la colère en haut lieu.

En cause, une enquête sur la fortune “colossale” amassée par Adel et Boumediene, les deux fils du général Gaïd Salah, décédé en décembre dernier. Un véritable système de corruption est dévoilé. Avec la complicité de l’ex-wali (l’équivalent d’un préfet français) d’Annaba, Mohamed El Ghazi, actuellement en prison et mis en cause dans plusieurs affaires, les frères Gaïd Salah ont réussi à acquérir plusieurs entreprises “au dinar symbolique”, écrit El Watan.