Mauritanie : l’ancien président menace de déballer

L’ex-président mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, chef de l’Etat de 2008 à 2019, soupçonné de détournements de biens publics, de corruption et actuellement sous contrôle judiciaire, a déclaré en substance lors de sa conférence de presse, jeudi 27 août, que le détournement, ne serait-ce que d’une Ouguiya, ne peut-être prouvé contre lui.

 

Aziz qui a présenté son bilan à la tête du pays (redressement d’une institution militaire sous- équipée avant son accession au pouvoir, réalisations de routes et des gros projets électrique, redressement du secteur de laSanté), positif sur tous les plans, estime que la corruption est le fait du régime de Ghazouani en place à partir d’août 2019. Le fait qu’il n’y a eu aucune inspection de l’IGE depuis un an en est la preuve patente selon le Général.

Aux yeux du lauréat de l’académie royale de Meknès (Maroc), le régime en place est responsable de la paupérisation des Mauritaniens. L’enquête parlementaire sur sa gouvernance serait une machination, une chasse aux sorcières orchestrée par le régime en place en s’appuyant sur des parlementaires bénéficiaires d’une augmentation conséquente de salaires. A-t-il raison sur ce point ? En tous cas, l’idée de la création d’enquête parlementaire sur la gouvernance de Mohamed Ould Aziz qui couvre la période 2008/2019 émise par des parlementaires de l’opposition n’a reçu l’adhésion des parlementaires de la majorité présidentielle que lorsqu’Aziz a manifesté sa volonté de s’imposer comme référence idéologique du parti-Etat l’Union pour la République (UPR) dont il est le fondateur.

L’ex-président Aziz a dénoncé l’implication des cabinets d’experts étrangers dans le travail de la Commission d’enquête parlementaire sur sa gouvernance. Aziz- qui vient de voir le Parti unioniste socialiste démocrate (PUSD), formation qu’il comptait intégrer pour en faire son cheval de bataille, interdit d’activités pour trois mois – a dénoncé un recul de la démocratie.L’ancien président a dénoncé sa garde à vue qui a duré sept jours eten contravention avec la constitution du pays selon l’interprétation qu’il en fait de celle-ci. Quid donc de cette sombre histoire de fausse monnaie où son nom a été cité par la presse locale ? A en croire l’ex-président, l’histoire en question est montée de toutes pièces. D’après l’ancien chef d’Etat, Oumar Mahmoud alias Oumar le Yéménite – présenté par la presse locale comme l’intermédiaire entre Aziz et des faussaires basés à Accra au Ghana – fait partie d’un groupe de «6 délinquants notoires» qui l’ont arnaqué, lui Mohamed Ould Abdel Aziz et l’actuel président, Mohamed Ghazouani, à hauteur de 400 milles $ en 2006 et qui ont été arrêtés à l’étranger, transférés à Nouakchott où ils ont épongé leur dette.

Samba Camara

Source: Financial Afrik (Le 28 août 2020)

 

 

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