Editorial : Ghazwani plébiscité par les proches de Aziz comme « Emir des musulmans »

Comme il fallait s’y attendre l’ex président Ould Abdel Aziz a été lâché par les siens. Jeudi soir dernier une importante réunion tribale a regroupé hommes d’affaires, notables et cadres appartenant au même milieu social, des hommes qui ont eu la part belle dans l’octroi des marchés et autres gages qui ont expliqué leur attachement aveugle à l’homme et à son régime.

Mais le mentor n’étant plus là, il est abandonné à son triste sort face à la justice qui a mis les choses en branle pour lui régler son compte, le virage à 180 degrés pris par les soutiens d’hier, qui ont rejoint avec armes et bagages le nouveau maître de céans.

En effet les hommes liges de Aziz n’y sont pas allés de main morte pour mettre en exergue leur « bay’a », leur sermon d’allégeance au président Mohamed Ould Cheikh El Ghazwani qu’ils ont qualifié d’« émir des musulmans ».

Et comme toujours à chaque prise du pouvoir, le nouveau président est sanctifié et sacralisé. Et les qualificatifs ne manquent pas généralement, les mauritaniens étant de grands poètes et ayant généralement l’inspiration à fleur de peau.

Ces soutiens de façade et le vocabulaire mirobolant qui va avec-entretenu scrupuleusement par les médias officiels-virent très vite à un culte de la personnalité qui finit toujours par jouer un mauvais tour au « président et à ses directives éclairées ».

A son arrivée au pouvoir, Aziz a tenté d’éviter ce piège mais en vain. Il a vite pris goût au jeu et on connaît la suite. Certains de ses proches collaborateurs sont allés jusqu’à lui donner des attributs divins.

Ainsi donc le président Ghazwani est averti. Il a intérêt à barrer la route à la meute de laudateurs qui continue de tenir la République en laisse. En qualifiant Ghazwani « d’Emir des musulmans », les proches de Aziz annoncent la couleur. Le président a intérêt à couper court dès à présent en prenant ses distances avec tous ceux qui gravitent autour du pouvoir et n’œuvrent que pour leurs intérêts personnels.

Le nouveau gouvernement doit s’appuyer sur des hommes compétents et intègres, des technocrates dont chacun aura la capacité et l’obligation de compter sur les cadres valables. C’est là la condition sine qua none pour espérer enclencher les réformes nécessaires et remettre en marche la machine de l’Etat.

Bakari Guèye

 

Source : Initiatives News

 

 

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