Réseaux sociaux – L’avenir de TikTok suspendu au bon vouloir de Trump

La plate-forme TikTok, que Donald Trump a promis vendredi de “bannir” des États-Unis, alors que sa filiale américaine était sur le point d’être rachetée par Microsoft, attend la décision finale de la Maison-Blanche, en assurant vouloir “rester” sur le marché américain.

 

Les négociations allaient bon train, entre Bytedance, la maison mère chinoise de TikTok, et Microsoft, bien décidé à racheter les actifs américains de la plate-forme de partage de vidéos.

Mais vendredi soir, Donald Trump – qui accuse TikTok de partager ses données avec les autorités chinoises – a jeté un froid polaire sur les discussions, en déclarant aux journalistes, à bord de l’avion présidentiel : “Nous allons bannir TikTok des États-Unis”. L’agence Bloomberg a précisé que le président voulait agir “très vite, voire immédiatement”.

Samedi soir, la Maison-Blanche n’avait pas encore mis sa menace à exécution, mais le courroux présidentiel a suffi à suspendre les négociations entre Bytedance et Microsoft, rapporte le Wall Street Journal.

Pour adoucir le locataire de la Maison-Blanche, “TikTok avait fait des concessions supplémentaires, notamment en acceptant de créer 10 000 emplois aux États-Unis sur les trois prochaines années, mais on ignore si cela pourra infléchir M. Trump”, observe le quotidien économique.

TikTok est dans le viseur du gouvernement “depuis plusieurs semaines”, rappelle The Verge : “Le Secrétaire d’État Mike Pompeo avait déclaré le 7 juillet ‘regarder de près’ une interdiction” de l’application, l’une des plus populaires au monde, téléchargée plus de 2 milliards de fois, dont 165 millions de fois aux États-Unis.

Cadeau pour Facebook

 

La plate-forme s’était également illustrée fin juin dans la campagne électorale de Donald Trump, lorsque certains de ses membres avaient affirmé avoir réservé des milliers de places au meeting du président à Tulsa, dans l’Oklahoma, avec le but avoué de ne pas s’y rendre, pour que le président parle devant une salle à moitié vide – l’objectif avait été atteint, au grand dam de Donald Trump.

Dans une colonne d’opinion, Wired dénonce la volonté d’interdire “une source vibrante d’expression américaine”, mais aussi une tentative “d’éliminer la concurrence dans une industrie qui en manque cruellement”.

Le site estime en effet que la disparition de TikTok serait un cadeau en or pour Facebook, “qui n’a pas vu venir sa croissance et n’a pas compris son génie. Quand il a commencé à désespérément vouloir la copier, il était trop tard”.

Depuis, Facebook a développé un autre “jumeau” de TikTok au sein de sa filiale Instagram, baptisé Reels, qui doit être lancé prochainement. “Sans TikTok, la route vers le succès semble plus dégagée”, observe Wired.

Le Washington Post estime quant à lui que le bannissement annoncé de TikTok “est un nouvel exemple de sa posture toujours plus hostile envers Pékin, qui fait écho à un courant antichinois plus large au sein du parti républicain, avant les élections de novembre”.

Dans l’attente du verdict présidentiel, TikTok touche du bois et déclare sa flamme aux Américains. Dans un message vidéo publié sur la plate-forme et repris par Fox News, sa responsable pour les États-Unis, Vanessa Papas, déclare : “Nous sommes ici pour rester”. Et d’ajouter : “Nous avons entendu votre immense soutien et nous voulons vous dire merci. Nous n’avons pas l’intention de partir”.

 

 

Source : Courrier international

 

 

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