Seuls certains moustiques aiment nous piquer

En fonction de leurs gènes et de l'urbanisation des villes, certaines espèces sont plus friandes de notre sang.

Sur des milliers d’espèces de moustiques, seules quelques-unes aiment piquer les humains, et même au sein d’une espèce, les insectes ont des préférences différentes. Pourquoi certains nous trouvent-ils irrésistibles, tandis que d’autres restent indifférents? Le New York Times nous éclaire.

Une équipe de chercheurs et de chercheuses de Princeton, travaillant avec un large réseau de collaborateurs locaux, a passé trois ans à parcourir l’Afrique subsaharienne en voiture pour collecter des œufs de moustiques Aedes aegypti, responsables du virus Zika, de la fièvre jaune et de la dengue.

Les scientifiques ont constaté que les moustiques qui apprécient le plus les humains ont tendance à venir de régions au climat sec et à la population humaine dense. Cela s’explique par le fait que les humains fournissent l’eau dont les moustiques ont besoin pour se reproduire.

Des hommes et de l’eau

 

L’étape suivante de la recherche consistait à comprendre pourquoi certaines populations de moustiques se spécialisent pour cibler l’homme.

Les données obtenues ont révélé que les moustiques qui venaient à l’origine de zones très denses, plus de 5.000 personnes au kilomètre carré, aimaient davantage les humains. Autre facteur encore plus important: le climat. Les moustiques qui viennent d’endroits où la saison des pluies est suivie d’une longue saison chaude et sèche préfèrent de loin notre peau.

 

Pourquoi? Les scientifiques ont proposé une explication que Brian Lazzaro, professeur d’entomologie à l’université de Cornell (qui n’a pas participé à l’étude) qualifie de plutôt convaincante. Ces insectes prospèrent pendant la saison des pluies, mais doivent ensuite trouver un moyen de survivre durant la saison sèche. L’eau stagnante, essentielle à leur reproduction, est difficile à trouver dans les environnements extrêmement arides. Mais elle est présente autour des populations humaines, qui stockent l’eau pour vivre, et les insectes des régions arides ont donc évolué pour profiter de la situation.

Le professeur Lazzaro a également félicité l’équipe pour avoir séquencé les moustiques. Cette procédure a révélé que ceux qui aiment les humains sont génétiquement distincts de ceux aimant les animaux, et a permis de constater que la préférence pour les humains s’est développée à un endroit puis s’est répandue à travers l’Afrique.

Les résultats de ces études, combinés aux données climatiques et démographiques des Nations unies, suggèrent qu’il y aura plus de moustiques piqueurs en Afrique subsaharienne d’ici 2050, principalement à cause de l’urbanisation.

Repéré par Mathieu Barrère

Repéré sur The New York Times

Source : Slate

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