Crise malienne : un sommet extraordinaire de la CEDEAO par visioconférence controversé

Après les experts, 5 chefs d’Etat de la CEDEAO au chevet de leur homologue malien IBK c’est les dirigeants au complet qui vont tenter de tirer les leçons de l’échec des dernières médiations à Bamako pour trouver une issue à la crise malienne le 27 juillet prochain par visioconférence.

Une concertation au sommet de la dernière chance pour convaincre en particulier le président malien à faire des concessions énormes avec ses opposants.

Face à un peuple debout à des maliens qui n’acceptent plus d’être soumis par un régime qui vient de tuer plus d’une dizaine d’entre eux de simples mesures sur la reforme de la cour constitutionnelle et un gouvernement d’union nationale ne suffiront pas pour les 15 dirigeants de la CEDEAO d’apaiser la colère des contestataires autour du charismatique Imam Dicko  derrière lequel le mouvement du 5 juin et tout le peuple malien sont solidaires.

Pour les observateurs ce sommet extraordinaire a tout l’air d’une réponse à un appel au secours d’un président entre plusieurs feux. Sur la forme la concertation a l’inconvénient de se dérouler par visioconférence et sur le fond le sommet part avec un handicap lié à l’obligation de ne pas franchir la ligne rouge c’est à dire le départ force de IBK.

L’argument  de la légitimité politique est vite balayée par la légitimité populaire du mouvement du 5 juin tout autant crédible que les élections.

L’existence du Mali menacée par les Jihadistes et la crise quotidienne communautaire auraient peut être dictées un sommet élargi au G5 Sahel en invitant le président en exercice en visioconférence.

Le président mauritanien Ould Ghazouani détient une des clés de la paix au Mali avec une influence sur certains groupes de l’AZAWAD et la Mauritanie est le seul pays jusqu’ici épargné par les 5 du Grand Sahara.

Ce genre de diplomatie africaine sied plus pour une guerre civile au Mali ou des agressions extérieures. Les fortes mesures qui seront dès demain étudiées par les chefs d’Etat même acceptées par les leaders de la contestation ne pourront pas remettre en route la machine de l’Etat fissure et rejeté par le peuple.

La solution de cohabitation avec l’opposition est encore pire c’est une source d’instabilité des institutions une paralysie du gouvernement tant que IBK garde toujours le palais de Koulouba. Le sommet de demain s’apparente ainsi comme une solidarité avec le président malien.

 

 

 

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

 

 

(Reçu à Kassataya.com le 26 juillet  2020)

 

 

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