Mauritanie : le RFD, dans l’opposition, exhume un vieux scandale de malversation et réclame l’audit de la Banque centrale

Dirigé par Ahmed ould Daddah, le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD, opposition) profite de l’ouverture de la boîte de Pandore sur la gouvernance de l’ex-président Mohamed ould Abdel Aziz, et réclame une nouvelle enquête sur le scandale dit du « Ghanagate » et l’audit de la Banque Centrale.

 

La vie politique en Mauritanie est actuellement plongée dans une ambiance électrique, à cause d’une série de faits inédits, liés à des soustractions et des cambriolages dans les institutions de la haute administration, lesquels renvoient à des pratiques de délinquance en col blanc, alors même qu’une Commission d’enquête parlementaire (CEP) préparait l’audition, finalement avortée hier, jeudi 9 juillet, de l’ancien chef de l’Etat, Mohamed ould Abdel Aziz.

C’est dans ce contexte que le Rassemblement des Forces Démocratiques (RFD, un parti de l’opposition historique), a jeté un énorme pavé dans la mare, en exhumant une vieille affaire, désignée sous le nom de «Ghanagate», portant sur des présomptions de trafic de faux, et a  demandé un audit de la Banque Centrale de Mauritanie (BCM).


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Une demande motivée par la découverte «d’une opération de détournement d’importantes sommes en devises et l’usage de faux billets», selon les membre de ce parti, dirigé par Ahmed ould Daddah, plusieurs fois candidat aux élections présidentielles en Mauritanie.

Ces faits de malversation portent sur un montant en devises se situant, selon les versions, entre 1 et 2,4 millions de dollars.

La découverte du pot-aux-roses a été révélée vendredi dernier, en soirée, par la presse mauritanienne.

Plusieurs individus ont entre-temps été arrêtés et placés en garde à vue dans le cadre d’une enquête préliminaire ouverte sur cette affaire.


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Selon l’analyse qu’en fait le RFD, «il s’agirait d’une opération de grande envergure dans laquelle seraient impliquées plusieurs personnes à l’intérieur et à l’extérieur de l’institution».

Cette déclaration du RFD évoque par la suite des «investigations menées sur cette opération» et «des faits de vol de documents et {de} matériels informatiques à la Direction générale du budget (DGB) et à la Cour Suprême».

Le document analyse par la suite le contexte politique national «avec une Commission d’enquête parlementaire (CEP) qui a convoqué l’ancien président (Mohamed ould Abdel Aziz, président de la République Islamique de Mauritanie de 2008 à 2019, Ndlr), pour une audition, parallèlement à l’examen, par l’assemblée nationale, d’un projet de loi sur la Haute cour de justice (HCJ), comme si quelqu’un voulait étouffer ce dossier et, au-delà, saboter les efforts entrepris pour faire la lumière sur certains pans de la gestion de la décennie écoulée».


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Au terme des termes des articles 92 et 93 de la constitution mauritanienne, la Haute cour de justice (HCJ) est la seule compétente pour juger le président de la République, qui ne peut être poursuivi que pour «crime de haute trahison».

Sur la base de ces éléments concordants, le RFD «se demande si les développements liées à la présente affaire ne constituent  pas le prolongement d’une vaste opération de falsification de monnaie, connue sous le nom de scandale de « Ghanagate », en lien avec les enregistrements d’Accra, et de blanchiment d’argent, dans laquelle l’ancien président (Mohamed ould Abdel Aziz, Ndlr), serait impliqué en personne, et qui aurait abouti à des cas d’enrichissement subit et sans cause apparente dans son entourage immédiat».

Pour toutes ces raisons, le RFD demande que la lumière soit faite sur cette affaire et qu’ «un audit de toute urgence {soit mené} sur la situation générale de la banque centrale». Ce parti de l’opposition exige également «que toutes les personnes impliquées dans cette affaire soient punies de manière exemplaire».

Cheikh Sidya

Correspondant à Nouakchott

Source : Le 360.ma (Maroc)

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