La fillette de 7 ans a été tuée cruellement il y a près de cinq mois, pour ses organes susceptibles de servir à fabriquer une pommade.
Le verdict rendu par le tribunal de première instance de Cotonou a finalement condamné le principal accusé, c’est à dire le charlatan à une réclusion criminelle à perpétuité et une amende de trente millions de francs CFA. Son complice lui a été acquitté au bénéfice du doute.
C’est un procès qui a focalisé l’attention de beaucoup de personnes, même au-delà des frontières du Bénin du fait du caractère cruel du crime.
Au tribunal lundi, les parents de la victime étaient fortement soutenus, non seulement par leurs familles mais aussi par de nombreux cotonois tous habillés en tee-shirt blanc à l’effigie de la petite Gracia Prunelle.
Son père John Oké Assogba se dit soulagé après la décision rendue par la cour : « là aujourd’hui, arrivé à la maison je vais bien dormir parce que depuis tout ce temps je ne dormais plus car je ne sais pas exactement ce qui allait se passer le jour du jugement, mais aujourd’hui je suis satisfait. Mon avocat a demandé des dommages et intérêts, mais ce n’est pas les trente millions-là qui vont faire revenir ma fille., l’argent ne me dit rien, je ne pense même pas à ça. Au moins la justice a fait son boulot. »
Le verdict concernant le second accusé divise
La partie civile n’a pas non plus contesté le verdict rendu par le tribunal de première instance de Cotonou, elle en a en revanche une appréciation mitigée. Maître Nadine Dossou Sakponou qui a assuré la défense des parents se félicite en premier lieu de la peine infligée au principal accusé.
« Cela a été une belle décision puisqu’il a eu la réclusion criminelle à perpétuité, j’aurais été choquée si on lui avait donné 15 ans ou 20 ans. Comme il n’y a plus la peine de mort, moi je considère quelque part que c’est le parallèle de la peine de mort, a déclaré l’avocate qui se dit par contre déçue pour ce qui concerne le second accusé, le cybercriminel relaxé donc au bénéfice du doute. »
« La juridiction a considéré que les éléments du dossier ne convergeaient pas à ce qu’on prouve sa présence sur les lieux le jour où l’enfant a été tué, ce qui est vrai, parce que ce n’est pas parce que je suis aujourd’hui l’avocat de la partie civile que je vais dire le contraire. Mais, il y a avait quand même pour moi un élément moral, parce que si lui il n’avait pas demandé à avoir un gris-gris puissant, l’autre n’aurait pas tué parce qu’il n’aurait pas eu de commanditaire. Et l’article 22 du code pénal est assez claire à partir du moment où tu es commanditaire donneur d’ordre, que ce soit par promesse ou par don d’un meurte, quelque part tu es aussi complice. »
À l’instar de l’avocate, beaucoup sont effectivement restés sur leur faim quant-à cette partie de la décision.
Certains ont d’ailleurs suggéré que d’autres institutions compétentes s’auto-saisissent du cas du complice et prennent des sanctions qui lui conviennent.
Nadine Dossou Sakponou qui est aussi la présidente de l’association des femmes avocates du Bénin a saisi l’occasion pour exhorter tous les parents à redoubler de vigilance dans la surveillance et la protection de leurs enfants.
Kossivi Tiassou
Source : Deutsch welle (Allemagne)
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