Mauritanie – Covid-19 : une létalité inquiétante qui s’approche de celle de l’Algérie

La Mauritanie affiche ce week-end un total de 947 cas positifs de coronavirus (Covid-19) et 49 décès, soit un taux de létalité de 5,17%, source d’une vive inquiétude pour l’opinion nationale et internationale, dans un pays encore en dessous de la barre symbolique des 1000 cas confirmés.

 

Ainsi «794 patients sont actuellement sous traitement, avec 7 malades dans un état critique, 104 guéris et 49 décès», selon le bulletin quotidien du ministère de la Santé.

L’inquiétude autour de la létalité élevée est justifiée par la comparaison avec les pays de la sous-région, notamment ses deux plus proches voisins que sont le Maroc et le Sénégal, qui ont respectivement une mortalité de 2,54% et 1,13% seuelement à ce jour.


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Le seul pays frontalier qui une mortalité bien supérieure est l’Algérie qui cumule 698 décès pour 10050 cas officiellement confirmés, soit une mortalité de 6,95% des malades identifiés. Si la Mauritanie ne prend garde, elle pourrait évidemment s’approcher de ce niveau qui reste un record absolu sur le continent.

Covid-19. La situation dans quelques pays  
Pays Cas confirmés Décès Guérisons Taux de létalité
Algérie 10050 698 6631 6.95 %
Egypte 32612 1198 8538 3.67 %
Maroc 8177 208 7328 2.54 %
Mauritanie 947 49 104 5.17 %
Tunisie 1087 49 977 4.51 %
Afrique du Sud 45973 952 24258 2.07 %
Sénégal 4328 49 2588 1.13 %
Côte d’Ivoire 3557 36 1750 1.01 %

Quant à la moyenne africaine elle est de 2,8%, alors que celle du monde est 5,84%. C’est donc une moyenne assez proches des pays européens, ce qui est nettement différent de la réalité du continent.

L’inquiétude est d’autant justifiée que la situation évolue très vite: le pays est passé de la guérison totale de ses malades à partir de mi-avril, à une nouvelle vague à partir de mi-mai. Et en seulement trois semaines, il compte autant de décès que le Sénégal qui lui est à près 4400 cas confirmés.

Pourtant, sur le plan administratif et sécuritaire, le gouvernement a adopté plusieurs mesures visant à contrer la propagation du coronavirus (COVID-19) depuis le premier cas enregistré le 13 mars dernier: suspension des liaisons aériennes, fermeture des frontières terrestres, fermeture des écoles, des commerces, des restaurants, suspension des prières collectives du vendredi, arrêt des transports interurbains…


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Pour expliquer ce fort taux de létalité, un médecin  évoque «un taux d’infection de 947 individus, largement sous estimé». Il y aurait donc dans la population beaucoup plus d’infections, mais les cas asymptomatiques dominent visiblement.

Un constat également  valable pour de nombreux autres  pays d’Afrique, du fait de l’impossibilité d’une opération de dépistage massif de la population, qui exigerait de gros moyens financiers et logistiques. Au Sénégal, la multiplication des cas dits communautaires qui ont atteint une trentaine lors de la journée du vendredi, sur 134 cas, montre bien que beaucoup de personnes malades ne sont pas identifiées.

Mais à côté de cette explication, un autre expert, professeur de médecine, avance «deux hypothèses possibles. Cette situation pourrait être liée à la qualité ou à la disponibilité du médicament, qui  est un problème crucial ou au au retard dans la prise en charge, car les malades viennent à l’hôpital quand il ne reste plus grand-chose à faire. Pire, d’autres fuient même ces établissements».

Nos correspondants Konaté à Bamako et Sidya à Nouakchott

Source : Le 360..ma (Maroc)

 

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