Autriche – La maison natale d’Adolf Hitler sera transformée en poste de police

Depuis des décennies, le gouvernement autrichien bataille pour que la maison où Adolf Hitler est né ne devienne pas un lieu de pèlerinage néonazi. Il a été décidé de transformer la bâtisse en poste de police et, le 2 juin, les maquettes du projet ont été présentées à la presse.

 

Que faire de la maison natale d’Adolf Hitler ? Comment empêcher qu’elle n’attire les pèlerins néonazis ? Depuis des décennies, l’Autriche se débat avec ces questions. En 1972, l’État s’est porté locataire de la bâtisse de Braunau am Inn, à la frontière austro-allemande, où Adolf Hitler a vu le jour le 20 avril 1889. Une destruction a été envisagée mais le projet a été abandonné. Puis les événements se sont accélérés. En août 2019, la propriétaire de la maison a été expropriée. Et fin 2019, il a été annoncé que la demeure serait transformée en poste de police. Un concours d’architectes a été lancé dans toute l’Europe.

Bon projet et mauvaise communication

 

Le 2 juin, une nouvelle étape a été franchie dans la résolution de ce dossier épineux. Le projet lauréat, celui du cabinet autrichien Marte, a été dévoilé au public. Premier constat, selon le quotidien Kurier : “La maison va perdre sa façade jaune caractéristique.” Et, comme le but recherché est une “neutralisation totale” des lieux, selon l’expression du gouvernement, “la plaque commémorative, qui avait été apposée [en 1989] sur le trottoir devant la maison pour mettre en garde contre la guerre et le fascisme, va être enlevée”. La toiture va être changée, la demeure agrandie. Les travaux devraient être terminés en 2023.

 

Le choix de convertir l’édifice en poste de police ne fait pas forcément l’unanimité. “Cela semble bizarre de prime abord”, concède un journaliste du quotidien viennois Der Standard :

Mais quand on pense à ce qui se passe à Predappio, dans la région italienne d’Émilie-Romagne, où tous les ans, le 29 juillet, des néofascistes vêtus de noir se rassemblent pour l’anniversaire de Benito Mussolini, la décision du ministère de l’Intérieur paraît plutôt intelligente.”

 

Der Standard critique en revanche la mauvaise communication du gouvernement sur le projet : opacité du concours lancé (selon le journal, les architectes auraient signé une clause de confidentialité), conférence de presse organisée quasiment au pied levé, maquettes exposées durant quatre petits jours seulement et absence de tout procès-verbal qui éclairerait la décision du jury. Or “pour ce qui concerne l’héritage nazi de l’Autriche, une seule chose est autorisée : une transparence et une honnêteté maximales”.

Source : Courrier international

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