Pandémie Covid-19 Mauritanie : le covid-19 cache le début d’une fracture politique

A la faveur de la crise sanitaire provoquée par la pandémie de Covid-19, le président mauritanien bénéficie depuis plus deux mois d’un état de grâce mais les lacunes de la gestion de la crise ouvrent la voie à un rapport de force favorable à l’opposition dont la dernière déclaration s’inscrit dans une perspective de fracture politique.

Une situation qui pourrait faire éclater le verrou du consensus national si la pandémie se prolongeait jusqu’à la fin de l’année. En attendant les observateurs ne sont pas indifférents à ce pacte politique dicté par la crise sanitaire derrière laquelle se cache une opposition requinquée par les différentes erreurs de Ould Ghazouani dans la gestion de la crise du covid-19. Des lacunes de gouvernance au cœur de la déclaration de 6 partis de l’opposition cette semaine à Nouakchott.

L’UFP, le RFD, TAWASSOUL INAD et SAWAB ne cachent pas leur colère contre un gouvernement qui navigue à vue dans le cadre du confinement à Nouakchott et dans les régions où des localités sont en train de mourir de faim et de soif et où des éleveurs n’ont reçu jusqu’ici que la moitié de leurs besoins en aliments de bétail à la veille de l’hivernage. La coalition de l’opposition tire à boulets rouges la gestion du fonds spécial de solidarité sociale qui a laissé sur les carreaux une frange importante de pauvres dans les villes comme dans les campagnes.

C’est également l’opacité de cette institution ouverte aux citoyens et aux partenaires internationaux qui est pointé du doigt. Cette déconnexion de Ould Ghazouani de la réalité du pays ne fait plus planer de doute sur presque un copier/coller du régime de Ould Aziz. A ce propos d’ailleurs les 6 leaders soutiennent la commission d’enquête parlementaire pour qu’elle reprenne ses investigations si importantes pour faire toute la lumière sur la sombre décennie que le pays vient de traverser et dont les conséquences sont énormes sur la vie des citoyens.

L’opposition envoie ainsi un signal d’alarme à Ould Ghazouani pour combler toutes ces lacunes et l’actualité oblige à revoir sa copie sur la crise sanitaire qui nécessite un programme de résilience économique et social à la hauteur des impacts du covid-19 et une meilleure maîtrise de la situation caractérisée depuis plus d’une semaine par une hausse exponentielle des contaminations. Un début de fracture politique qui augure la fin de l’union sacrée.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 (Reçu à Kassataya le 28  mai 2020)

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