Mauritanie : les FLAM dénoncent «une épuration ethnique» aux Affaires étrangères

L’éternel débat sur la cohabitation communautaire en Mauritanie est relancé par un chamboulement intervenu au ministère des Affaires étrangères, en fin de semaine dernière. Il a suscité une vive colère sur les réseaux sociaux.

 

En écho à un chapelet de condamnations sur la Toile, les Forces de libération africaine de Mauritanie (FLAM-mouvement en exil) dénoncent une opération «d’épuration», au ministère des Affaires étrangères et de la coopération, ayant conduit à l’éviction de cadres issus de la communauté négro-africaine, à l’occasion «d’une récente réorganisation des services».

Absolument pas convaincus par l’argument d’un réajustement nécessaire à la bonne marche du service, les FLAM s’insurgent dans leur déclaration contre «une vague de rétrogradations, voire d’évictions aussi injustifiées que dégradantes, de cadres appartenant tous à la même communauté ethnique, auxquels pourtant rien n’est reproché dans leur manière de servir, la seule motivation étant de les reléguer sous l’autorité de collègues arabes, ni plus expérimentés, ni plus compétents.

Un management par l’humiliation qui poursuit un objectif inavoué, mais lisible: exaspérer ceux qui en sont victimes pour les forcer à déguerpir.


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Ainsi, la donne est désormais limpide et repose sur deux principes simples, mais connectés: ne plus recruter de Négro-Africains et tout entreprendre pour évincer ceux qui sont en poste, en les harcelant et en les humiliant. Mais là, c’est sans compter avec la résilience et la résistance des victimes» poursuit le texte.

La déclaration salue «le courage d’un jeune fonctionnaire négro-africain, qui a choisi de mettre en péril sa carrière», en dénonçant ce mouvement comme «un véritable carnage» contre les cadres issus de cette composante.

Ce fonctionnaire, du nom de Mohamed Al Habib Kidé, a dénoncé sur les réseaux sociaux «le massacre de cinq diplomates issus d’une seule ethnie. Je vais faire correctement mon travail, tout en continuant à dénoncer cet apartheid qui ne dit pas son nom, jusqu’à ce que je sois définitivement radié de la fonction publique.»

Mohamed Al Habib Kidé a été par la suite sanctionné pour «violation du devoir de réserve». Au-delà de cette affaire, la déclaration des FLAM rappelle le contexte général d’un pays «caractérisé par des discriminations multiformes et systématiques, visant les communautés négro-africaines».

Mar Bassine

 

Source : Le 360.ma (Maroc)

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