L’alerte a été lancée mardi 19 mai par le directeur de la Banque mondiale, David Malpass, rapporte le Financial Times :

Jusqu’à 60 millions de personnes [supplémentaires] seront plongées dans l’extrême pauvreté par les conséquences économiques de la crise du coronavirus, et les efforts actuels de redressement ne sont pas suffisants […]. Un grand nombre de personnes ont perdu leurs moyens de subsistance et les systèmes de santé sont sous pression partout dans le monde.”

Pour la Banque mondiale, cela signifie que 60 millions de personnes supplémentaires devront vivre avec moins de 1,90 dollar par jour, à cause d’une contraction de la production mondiale de 5 %.

Forbes rappelle de son côté qu’en 2015 l’extrême pauvreté touchait près de 10 % de la population mondiale.

La BBC précise aussi que la Banque mondiale a déjà alloué “160 milliards de dollars de subventions et de prêts à faibles taux d’intérêt pour aider les pays pauvres à combattre la crise”. Le président de l’institution basée à Washington doute pourtant que cela soit suffisant.

Nécessité de geler les dettes

 

À l’occasion de cette déclaration, David Malpass a fait part de sa “frustration” vis-à-vis de la réticence de certains prêteurs à suspendre la dette de 73 pays pauvres, poursuit le Financial Times.

Ce mécanisme permettrait aux pays les plus en difficulté de geler les remboursements de prêts envers les pays membres du G20 jusqu’à la fin de l’année. Si, pour l’instant, “14 pays ont déjà soumis des demandes de blocage de remboursement […], 23 autres se préparaient à le faire et 17 autres ‘envisageaient sérieusement’ cette possibilité”.