Les membres de l’OMS s’accordent pour une enquête indépendante sur la réponse à la pandémie

Les 194 pays membres de l’OMS, dont les États-Unis et la Chine, ont adopté mardi une résolution prévoyant une « évaluation indépendante » de la réponse de l’agence onusienne à la pandémie de coronavirus. Depuis plusieurs mois, Washington critique cette dernière d’avoir trop tardé à sonner l’alarme.

Le directeur-général avait donné son accord la veille, mais c’est désormais officiel. Les 194 pays membres de l’OMS, États-Unis et Chine inclus, se sont accordés mardi 19 mai sur une résolution prévoyant une « évaluation indépendante » de la réponse de l’agence onusienne à la pandémie de Covid-19.

Ce texte approuvé par consensus prévoit de lancer « au plus tôt (…) un processus d’évaluation impartiale, indépendante et complète » de l’action internationale coordonnée par l’OMS engagée face à la pandémie, en vue « d’améliorer les capacités mondiales de prévention, de préparation et de riposte face aux pandémies ».

Cette évaluation dont les contours demeurent flous devra passer au crible « les mesures prises par l’OMS face à la pandémie de Covid-19 et leur chronologie ».

Lors de l’ouverture de l’Assemblée annuelle de l’OMS lundi 18 mai, son directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus avait déjà annoncé que l’agence lancerait une « enquête indépendante » sur la réponse à la pandémie de coronavirus « au moment approprié ». Il a également réaffirmé que l’OMS avait sonné l’alarme « rapidement » et « souvent ».

La pandémie de Covid-19 a fait plus de 318 000 morts depuis son apparition en décembre, en Chine.

La résolution intervient après des critiques répétées de Washington. Le président américain Donald Trump accuse l’OMS d’être une « marionnette de la Chine » et lui reproche d’avoir ignoré une alerte précoce venue de Taïwan sur l’émergence du virus et sa gravité, datant selon lui de décembre. Washington accuse également l’agence d’avoir tardé à déclarer l’état de pandémie, ce dont l’organisation se défend.

Donald Trump avait déjà suspendu mi-avril le financement américain de l’OMS et a menacé mardi une nouvelle fois de quitter l’agence si elle ne s’engageait pas à des « améliorations notables » dans un délai de 30 jours. Les États-Unis étaient traditionnellement le premier bailleur de fonds de l’OMS.

L’OMS au milieu des tirs sino-américains

Bien que la résolution adoptée mardi à l’occasion de la réunion annuelle de l’Assemblée mondiale de la santé ne fasse pas référence à la Chine, les États-Unis ne s’y sont pas opposés.

Lundi 18 mai, le secrétaire d’État américain à la Santé, Alex Azar, avait pourtant assuré que l' »échec » de l’OMS face au Covid-19 avait coûté de « nombreuses vies », réclamant une OMS « bien plus transparente » et qui « rende davantage de comptes ».

La Chine a volé au secours de l’organisation mardi en estimant que l’administration américaine essayait de « se soustraire à ses obligations » envers l’OMS et de « salir les efforts de la Chine face à l’épidémie.

Pour Pékin, Washington ne veut que faire oublier son bilan

Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres a fustigé, sans les nommer, ces pays qui ont « ignoré les recommandations de l’OMS » de tester et isoler systématiquement les cas suspects, ainsi que de faire respecter de strictes mesures de distanciation physique.

Les autorités chinoises ont à plusieurs reprises répliqué aux allégations américaines en estimant qu’elles servaient à faire oublier le bilan de la pandémie aux États-Unis, pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 90 369 décès pour plus de 1,5 million de cas détectés.

Avec AFP

Source : France 24

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