Samedi dernier, une bagarre a opposé des ressortissants sénégalais résidant à Dakhla, dans le sud du Maroc. Après réception de la vidéo montrant nos compatriotes qui étaient en train de se donner en spectacle dans les rues de cette ville du royaume chérifien, nous avons joint les deux parties pour être édifiés sur les raisons du conflit.
Le représentant du Consul Général dans le collimateur.
Il nous revient des premiers éléments obtenus des différents protagonistes que c’est la distribution des vivres destinés à la communauté sénégalaise ayant élu domicile dans cette partie du Maroc qui est à l’origine de la rixe.
« Nous avons découvert des choses pas nettes du tout avec les dons marocains offerts aux Sénégalais », nous confie Babacar Djigo qui se présente comme l’un des dirigeants des jeunes protestataires. « Nous les avons surpris en train de se partager ce qui nous revenait de droit. Le reste, ils voulaient le vendre à des boutiquiers », ajoute-t-il, l’air sûr de ce qu’il avance. Des accusations battues en brèche par le représentant local du Consul général du Sénégal.
52 kits pour 500 Sénégalais
Pierre André Sène avec qui Dakaractu s’est entretenu, présente les choses autrement. Il admet que tout est parti d’une aide alimentaire sous forme de kits destinée aux Sénégalais. Chaque kit est composé de 5 litres d’huile, d’un litre d’huile olive, d’un kilo de sucre, de 2 paquets de thé, d’un kilogramme de lentille, de 3 kg de vermicelle, de 3 kg de pâtes alimentaires, de 3 pots de sardine et de 5 kg de farine.
Selon lui, la première phase a touché 222 personnes alors qu’il n’avait reçu que 111 paniers. Les femmes et les compatriotes bloqués au Maroc ont été placés en priorité, soutient-il.
Cette étape passée, André Sène devait maintenant faire face à une rébellion. Le représentant du Consul dit avoir reçu du secrétaire général de la Wilaya 52 kits pour une communauté qui fait plus de 500 membres à Dakhla. Lorsque les vivres lui sont parvenus, il affirme avoir remis 10 kits aux Sénégalais bloqués dans cette ville en raison des mesures de restriction liées au Coronavirus. Il ne restait plus que 42 à distribuer. Pierre André Sène s’en est ouvert aux autorités locales marocaines, mais n’obtient pas gain de cause.
Il sera finalement sauvé par l’association des Sénégalais du Maroc qui lui enverra 3000 dirhams. La même somme est envoyée dans toutes les villes pour soutenir, en priorité les membres de l’association.
Argent dont il se sert pour acheter des kits supplémentaires pour servir ses compatriotes. C’est alors qu’il était avec ses collaborateurs en train de mettre l’aide en boîte pour les distribuer, qu’ils ont été assaillis par un groupe de jeunes qui l’accusait de détournement des vivres envoyés par l’État marocain.
Les choses vont vite dégénérer puisque l’un d’eux, d’après ce qu’il a raconté à Dakaractu, lui a infligé un coup de poing en présence de ses assistants. « Un de mes collaborateurs a répondu à cet affront et ils en sont venus aux mains avant que la police n’intervienne pour arrêter quelques membres du groupe des assaillants», fait savoir Pierre André Sène. Aux dernières nouvelles, souffle-t-il, ils ont été relâchés.
À relever que ces échauffourées ont retardé la distribution des vivres. « Nous sommes en train de nous organiser pour poursuivre la distribution auprès des ayants droit », rassure le représentant du Consul Général.
Source : Dakaractu
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