La révélation cette semaine par l’ancien directeur de la SOMELEC à la commission d’enquête parlementaire concernant le marché gré à gré de l’ancien gouvernement à la société indienne de 48 milliards d’ancienne monnaie et les documents de 9 cas de fraude d’électricité de domiciles de Ould Aziz sont sur la sellette cette semaine à Nouakchott.
Des scandales financiers qui viennent confirmer l’opacité des marchés publics sous le régime de Ould Ould Aziz pointée par l’ancien premier ministre Mohamed Ould Laghdaf. L’opinion publique se rend ainsi compte qu’au fur et à mesure que la commission d’enquête parlementaire avance dans ses auditions elle découvre sans trop de surprise la politique qui prévalait au sommet de l’Etat depuis l’élection de Ould Aziz en 2009. Il aura gouverné pendant dix ans avec des forces extraconstitutionnelles qui agissaient directement sous son contrôle.
La révélation cette semaine devant la commission d’enquête parlementaire de l’ancien patron de la SOMELEC sur le marché gré à gré de l’ancien gouvernement avec une société indienne de 48 milliards est très significative à cet égard. Expliquer aujourd’hui la faillite de cette société d’Etat qui fournit l’électricité aux mauritaniens dont le coût du kilowatt revenait cher aux consommateurs est un secret de polichinelle.
Ce qui est encore plus grave c’est la révélation récemment de 9 fraudes de consommation d’électricité dans les différents domiciles, usines et espaces de l’ancien chef d’Etat. Des factures de plus de 162 millions d’ancienne monnaie. De quoi alimenter plus de 67 000 familles à Nouakchott. Le siège de l’ONG RAHMA appartenant à son fils n’est pas enregistré dans le fichier des abonnés. C’est tout un réseau de complices qui s’est développé au cours des deux mandats de Ould Aziz
. Beaucoup de contrats de marchés publics sont passés sous le nez des anciens premiers ministres comme le témoigne devant la commission d’enquête parlementaire Mohamed Ould Laghdaf sur la vente illégale des blocs rouges ces anciens immeubles qui abritaient les familles du gouvernement en 1960.
Jamais le pays n’avait connu une telle corruption au sommet dont les conséquences économiques sont énormes. La Mauritanie enregistre la dette publique la plus importante dans la sous-région avec plus de 80 pour cent du PIB.Les conclusions des parlementaires sont attendues avec impatience même si le principal accusé l’ancien président ne passe pas à la barre.
Les mauritaniens attendent la vérité et non des règlements de compte politique préjudiciables aux sanctions. Dès à présent la commission parlementaire devra régler la question de l’expertise nationale et internationale sur les dossiers juridiques.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya le 29 avril 2020)
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