Polémique – Coronavirus : Disney arrête de payer la moitié de ses employés

Le géant américain du divertissement met la moitié de ses salariés dans le monde au chômage technique pour amortir le coût de la pandémie de Covid-19. Il économise ainsi 500 millions de dollars par mois – et suscite une polémique.

À partir d’aujourd’hui, 100 000 employés de Disney, “la plus grosse entreprise de divertissement du monde”, ne seront plus payés, rapporte le Financial Times, dimanche 19 avril. Cela correspond à presque la moitié des effectifs du groupe américain à travers le monde.

Disney devrait ainsi économiser 500 millions de dollars par mois (459 millions d’euros) grâce à cette “mesure de coupe dans les coûts fixes, la plus drastique parmi [celles mises en place par] les propriétaires de parcs à thème”, explique le quotidien britannique.

Officiellement, il s’agit de faire face à la baisse des revenus provoquée par la fermeture des parcs et des hôtels en Europe et aux États-Unis. Les actions de l’entreprise ont déjà perdu un quart de leur valeur alors qu’au siège, en Californie, on s’attend à une fermeture prolongée. Le Financial Times rappelle que l’année dernière, les revenus d’exploitation de Disney se sont élevés à quelque 7 milliards de dollars.

Pourtant, l’annonce de cette mise au chômage technique massive fait polémique outre-atlantique. “Cela risque de nuire à la réputation de l’empire presque centenaire de Mickey Mouse”, note le journal.

La décision laisse les employés de Disney tributaires des aides publiques […] alors que l’entreprise protège les primes de ses dirigeants et le versement de 1,5 milliard de dollars de dividendes prévu pour juillet.”

Décalage salarial entre dirigeants et employés

 

Autre incohérence, le mois dernier, Disney a contracté de nouveaux crédits, creusant encore ses dettes, afin de récupérer 20 milliards de dollars de liquidités “à utiliser en cas de baisse du chiffre d’affaires”.

Ils “pourraient se permettre” de ne pas mettre leur personnel en congé, commente un analyste interrogé par le journal. De son côté, Disney a annoncé que le salaire de ses dirigeants serait réduit et que l’entreprise allait financer la couverture santé des employés américains qui ne sont plus payés – tout en les incitant à solliciter l’aide fédérale prévue par le plan de soutien de l’économie.

En France, les employés de Disneyland Paris passent sous le régime du chômage partiel. Une position relativement plus confortable, reconnaissent les représentants syndicaux français interrogés par le Financial Times.

La décision prise par le groupe relance aussi la polémique sur le décalage des rémunérations entre les dirigeants et leurs employés.

 

Disney a préservé son système de primes, qui représentent l’essentiel de la rémunération des cadres dirigeants. Bob Iger [président du conseil d’administration] a gagné 65,6 millions de dollars en 2018 et 47 millions l’année dernière. Cette somme correspond à plus de 900 fois la rémunération médiane des employés, qui s’établit à 52 000 dollars.”

 

 

Financial Times – Londres

 

 

Source : Courrier international

 

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