L’Organisation mondiale de la santé a lancé vendredi son chatbot en français pour répondre aux questions concernant la pandémie. Il n’est pas certain que cela suffise à endiguer les vagues de fausses nouvelles transmises via WhatsApp.
C’est un combat à armes inégales, mais l’Organisation mondiale de la santé (OMS) entend bien lutter. Vendredi, elle lançait la version française de son chatbot sur WhatsApp pour combattre le déferlement de fausses nouvelles concernant le coronavirus. Ce petit robot répond instantanément à quelques questions. Son but est de tenter d’endiguer toutes les fake news qui circulent de manière impressionnante sur la messagerie.
Comptant 2 milliards d’utilisateurs, WhatsApp – qui appartient à Facebook – est l’application de communication sur smartphone la plus utilisée sur la planète. Elle est, sans surprise, la plateforme sur laquelle s’échangent le plus de fausses nouvelles sur le virus, comme on l’a vu ces derniers jours: une alerte sur des hôpitaux suisses qui doivent placer des lits dans les couloirs, une autre sur des hélicoptères qui vont larguer du désinfectant sur des villes ou encore une liste de faux remèdes contre le coronavirus… Certains de ces messages sont si absurdes qu’ils ne trompent sans doute pas grand monde. Mais d’autres, surtout dans ce climat anxiogène, peuvent sembler réalistes.
Aucune modération
Sur son propre réseau social, Facebook peut lire et tenter de modérer le contenu diffusé par les utilisateurs. Sur WhatsApp, c’est impossible, car les messages sont chiffrés et personne, à part les utilisateurs, n’y a accès. Dans ces conditions, difficile de lutter contre la désinformation. L’OMS essaie avec un chatbot, un service de communication instantané entièrement géré par une machine.
Pour communiquer avec ce petit robot, il faut commencer par envoyer «salut» au numéro +41 22 501 72 98 pour le français ou cliquer sur le lien wa.me/41225017298?text=salut. Pour l’anglais, le numéro est +41 79 893 18 92 et le lien wa.me/41798931892?text=hi. Ensuite, s’affiche un message proposant neuf options: il suffit d’entrer le numéro correspondant pour accéder au sous-menu. Il faut taper 1 pour obtenir les derniers chiffres sur la pandémie, 2 pour des conseils pour se protéger, 3 pour lire une liste de questions/réponses, 4 pour en finir avec les idées reçues, 5 pour obtenir des conseils pour les voyageurs, 6 pour lire les dernières actualités, 7 pour partager ce chatbot avec ses amis, 8 pour faire un don pour la lutte contre cette maladie et 9 pour changer de langue.
Dialogue impossible
L’ensemble est plutôt bien fait et agrémenté un peu partout avec des émojis, ces petites icônes. On peut ainsi lire que non, le coronavirus ne peut pas être transmis par les piqûres de moustique, que prendre un bain chaud ne nous protège pas ou encore que se vaporiser de l’alcool ou du chlore sur tout le corps ne va pas tuer les virus qui ont pénétré dans celui-ci. La plupart des liens vers des sites externes renvoient vers celui de l’OMS.
S’il est bien conçu, ce chatbot a deux limites importantes. La première, c’est qu’il n’est pas possible de véritablement dialoguer avec lui. On peut naviguer entre tous les points mentionnés ci-dessus, mais c’est tout: impossible de lui poser la moindre question, ce qui est fort dommage. Son autre limite tient à sa nature: pour utiliser ce chatbot, il faut bien sûr en connaître l’existence et vouloir l’utiliser. Espérons que l’OMS parvienne à le diffuser au maximum. A noter que l’institution va lancer, ces prochains jours, une application contre le coronavirus, qu’il sera possible de télécharger sur son smartphone.
Vérification possible
En parallèle, WhatsApp tente d’autres approches pour lutter contre la désinformation. «Lorsque vous transférez un message, vous pouvez choisir de le partager avec cinq discussions maximum à la fois», explique le service sur son site. WhatsApp s’est aussi entouré d’organisations (comme des agences de presse) vérifiant les informations qui lui sont envoyées. Chacun, lorsqu’il a un doute sur l’exactitude d’un message, peut le transférer pour qu’il soit vérifié. En français, WhatsApp conseille ainsi d’envoyer le message douteux à, notamment, France 24 au numéro +33 6 30 93 41 36. Sur son site, WhatsApp donne aussi toute une série de conseils pour limiter la propagation de fausses informations.
Apple tente lui aussi de donner des informations à ses clients. Aux Etats-Unis, la marque à la pomme a mis à jour Siri, son assistant vocal. Outre-Atlantique, Siri est capable de répondre à des questions telles que «comment savoir si j’ai le coronavirus?» et de donner ensuite des recommandations basées sur les symptômes déclarés. Les informations utilisées proviennent d’organismes officiels aux Etats-Unis. Il est possible qu’un tel service soit lancé en français prochainement.
De son côté, Google a annoncé vendredi qu’il accordera des crédits publicitaires d’une valeur totale de plus de 600 millions de dollars aux institutions de santé et aux PME, pour qu’elles puissent continuer à transmettre des informations aux citoyens et consommateurs. L’OMS et une centaine d’agences gouvernementales recevront 250 millions de dollars de crédits à dépenser en publicités.
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