
Les Haalpulaar’en sont convaincus que « yillaade ina hesdina gilli » c’est-à-dire que le fait que la mariée s’éloigne provisoirement et de temps en temps de son conjoint est un mécanisme qui permet de renouveler les sentiments.
Ce constat découle de deux choses – Premièrement le couple n’a pas une expérience du mariage et donc n’a pas encore pris l’habitude de la cohabitation. Cette proximité de tous les jours n’est donc pas sans risques.
Deuxièmement, on considère dans ce milieu que la routine est un facteur de conflit entre les conjoints – Une tension peut naître du simple fait de cette routine. « Kala wonndube mbaddat » C’est à dire que tous les individus qui vivent ensemble traversent de temps en temps des moments difficiles qui génèrent des tensions.
Cette secousse conflictuelle passagère est perçue comme une péripétie de la vie. Cependant « Le fait d’être tout le temps ensemble » fait qu’un rien peut entraîner une tension aux conséquences imprévisibles. Le Njillu apparaît donc comme un excellent moyen d’oxygénation du couple. Il est à encourager vues les multitudes de difficultés auxquelles font face les familles mauritaniennes.
Le groupe parental se mobilise pour mettre la nouvelle maman dans de très bonnes conditions. C’est ainsi qu’on lui fait cadeaux et surtout « des plats et des aliments censés augmenter la quantité du lait d’une femme qui allaite ».
Abdoulaye Doro Sow
Facebook – Le 22 mars 2020
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