Décryptage – Vaccin, médicaments : le point sur les pistes envisagées contre le Covid-19

Exploiter des molécules existantes, en développer de nouvelles, mettre au point un vaccin : ce sont les pistes examinées pour lutter contre la pandémie de Covid-19. Chacune a ses avantages, mais aussi ses inconvénients.

Depuis le début de l’année, des universitaires et les laboratoires pharmaceutiques du monde entier sont lancés dans une course contre la montre pour trouver un traitement au Covid-19, la maladie infectieuse provoquée par le nouveau coronavirus, qui, dans les cas les plus graves, provoque une pneumonie insensible aux thérapeutiques habituelles.

Le New York Times rappelle que, pour le moment, “quand une personne est infectée, le mieux que les médecins puissent faire, c’est de soulager ses symptômes – lui donner suffisamment d’oxygène, gérer la fièvre et la mettre sous respirateur en cas de besoin – pour donner au système immunitaire le temps de combattre l’infection”.

Les virologues cherchent à comprendre précisément comment fonctionne le virus pour trouver des traitements qui puissent agir sur un ou plusieurs aspects en même temps : l’empêcher de pénétrer nos cellules, l’empêcher de s’y multiplier, aider notre propre système immunitaire à le combattre. Plusieurs pistes de traitement sont examinées en parallèle :

  • Exploiter des médicaments existants

De nombreux essais cliniques sont en cours dans le monde pour tester des médicaments qui ont déjà fait leur preuve pour d’autres maladies. C’est le cas notamment de la chloroquine (un antipaludéen connu depuis les années 1950), du Regeneron (un médicament contre l’arthrite) ou encore du remdesevir, un antiviral qui bloque de nombreux virus à ARN “en les empêchant de construire de nouveaux gènes”, explique le New York Times. Ils pourraient être utilisés seuls ou en cocktail, c’est-à-dire en associant plusieurs molécules entre elles.

Avantages : ces médicaments sont déjà disponibles dans les laboratoires pharmaceutiques. Ils ont déjà été testés sur les humains et ses effets indésirables sont connus.

Inconvénients : ils ne sont pas spécifiquement adaptés au Covid-19. Pour qu’ils soient efficaces dans le traitement de cette maladie, ils nécessitent de nouveaux essais cliniques, et leurs dosages devront peut-être être réévalués, ce qui pourrait avoir un impact sur les effets secondaires.

  • Développer de nouveaux médicaments

Plusieurs laboratoires tentent de mettre au point des médicaments qui ciblent spécifiquement ce nouveau coronavirus et ses effets sur notre organisme. Certaines sociétés s’appuient même sur l’intelligence artificielle (IA) pour concevoir de toutes nouvelles molécules de manière accélérée, rapporte le site du magazine spécialisé dans l’ingénierie IEEE Spectrum. Mais ces spécialistes de l’IA ont besoin de s’associer avec des laboratoires pour synthétiser les produits qu’ils auront conçus de manière numérique.

Avantage : avoir des molécules fabriquées spécifiquement pour ce virus et la maladie qu’il provoque permettrait de garantir l’efficacité du traitement.

Inconvénient : le temps nécessaire d’ici à la mise sur le marché risque d’être long. Il doit comprendre, outre le temps de ces développements de nouveaux médicaments, leur production ainsi que les essais cliniques nécessaires pour garantir qu’ils ne sont pas nocifs pour l’homme.

  • Mettre au point un vaccin

Dès le mois de janvier, des laboratoires de plusieurs pays se sont lancés dans la course au vaccin, un agent qu’on nous inocule dans l’organisme avant d’être en contact avec le virus afin de stimuler nos propres défenses immunitaires.

Les États-Unis ont déjà annoncé avoir lancé des essais, et, en Chine, les autorités sanitaires ont donné leur accord pour tester un vaccin sur 108 personnes. “Des volontaires chinois participant à un essai clinique pour le premier vaccin contre le Covid-19 développé par les scientifiques militaires du pays ont reçu des injections vendredi [20 mars]”, rapporte the Global Times.

Avantage : c’est le meilleur moyen d’endiguer la pandémie en empêchant de nouvelles contaminations. Et si la maladie devient endémique, un vaccin sera essentiel.

Inconvénient : les spécialistes préviennent qu’aucun vaccin ne sera prêt avant dix-huit mois. “C’est déjà extrêmement rapide”, estime The Guardian dans un long article qui décrit toutes les étapes de développement et d’approbation de ce type de traitement préventif.

 

 

Carole Lembezat

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