Traitements et vaccin.Le monde de la recherche est en alerte depuis le début de l’épidémie en Chine. Très vite, le Covid-19 a été isolé et séquencé pour être étudié par les laboratoires qui travaillent actuellement sur deux pistes : un projet de traitement qui permettrait de soigner les malades et d’endiguer l’épidémie, et un projet de vaccin, à plus long terme, pour empêcher une nouvelle épidémie dans les mois et les années qui viennent. De la Chine à la France en passant par les Etats-Unis et l’Allemagne, les chercheurs du monde entier sont sur le pied de guerre.
Un essai clinique lancé en France. Depuis l’apparition des premiers cas en France, les malades sont suivis tout comme certains sujets « contacts », qui ont été exposés au virus sans développer la maladie. Le gouvernement a aussi annoncé mercredi le lancement d’un essai clinique « avec quatre bras d’intervention ». L’un des traitements consistera à faire « les choses habituelles : l’oxygène, la ventilation, etc … », a détaillé, lors d’une conférence de presse la semaine dernière, le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital Bichat à Paris. Les autres vont se porter sur les effets de trois traitements, qui existent déjà, sur un échantillon de 3.200 malades en Europe :
- Le remdesivir, le traitement antiviral injectable des laboratoires Gilead, développé (sans grand succès) contre le virus Ebola, pourrait se montrer plus efficace contre le Covid-19. Jugé « prometteur », il a déjà été utilisé pour soigner deux patients aux Etats-Unis et en France.
- Le Kaletra, l’antiviral du laboratoire AbbVie utilisé dans le traitement du VIH.
- Une combinaison de Kaletra et d’interféron-bêta du laboratoire Merck, car « l’on sait qu’un antiviral peut ne pas suffire », a détaillé Yazdan Yazdanpanah.
Des projets de vaccin. Dans le même temps, la recherche d’un vaccin fait rage, avec ses excès, symbolisés par les soupçons qui pèsent contre les Etats-Unis, accusés d’avoir tenté de s’approprier un projet développé par un laboratoire allemand. C’est la Coalition pour les innovations en préparation aux épidémies (Cepi) qui coordonne ces recherches. Des premiers essais pourraient être lancés en Chine et aux Etats-Unis en avril. En France, l’institut Pasteur et Sanofi sont au travail.
Des délais variables. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré qu’il faudrait au moins un an avant d’obtenir un vaccin utilisable à grande échelle. En France, l’institut Pasteur table sur 20 mois. Pour les traitements, les délais sont plus courts. Aux Etats-Unis, le vice-président Mike Pence a annoncé qu’un traitement pourrait être disponible « d’ici l’été ou le début de l’automne ». Sur Europe 1, Yazdan Yazdanpanah a évoqué lundi un délai pouvant aller jusqu’à trois mois. En Italie, l’entreprise DiaSorin assure avoir développé un kit de dépistage rapide (en une heure) qui pourrait permettre de combattre plus efficacement le virus.
Thomas Liabot
Source : Journal du Dimanche (France)
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