L’opposant au régime de Ould Aziz exilé en France vient de rentrer à Nouakchott à bord de son jet privé. Les premiers mots du richissime mauritanien sont bouleversants et témoignent de 10 années de blessures profondes et douloureuses.
C’est à la fois l’homme le plus heureux et le plus triste qui vient de fouler à nouveau le sol mauritanien. Après une décennie d’absence c’est avec gaieté de cœur qu’il retrouve sa patrie et les siens mais ces premiers mots vont à sa mère disparue l’année dernière. C’est l’épreuve la plus difficile à laquelle il a fait face avec l’impossibilité de venir s’incliner devant sa dépouille.
Une absence déchirante qui restera toujours gravée dans sa mémoire d’où l’importance de ce retour au bercail rendu possible grâce au courage et l’esprit d’ouverture du président mauritanien qui a su déjouer tous les pièges pour ramener la Mauritanie sur de bons rails plus solides vers un Etat de droit selon ses propres termes.
C’est un témoignage lucide d’un fils du pays malgré son exil forcé mais toujours attentif à l’image que projette le pays sur la scène régionale et mondiale. Pour l’opposant au régime de Ould Aziz son successeur est dans la bonne direction. Il appelle de tous ces vœux au parachèvement de la réconciliation entre tous les mauritaniens. Bouamatou reste convaincu que pas de développement durable en Mauritanie sans la paix avec l’extérieur et la justice à l’intérieur.
L’exil a bien façonné l’homme mais dans le bon sens. Pas d’esprit revanchard au contraire l’humilité. Il pardonne à tous ceux qui lui ont fait mal faisant allusion sans doute d’abord à son cousin Ould Aziz à l’origine de ses 10 années d’exil. Une force morale qu’il l’aidera à continuer à se battre pour faire avancer l’économie du pays et améliorer les conditions de vie des mauritaniens grâce à sa fondation dont les résultats sur le terrain ne sont pas négligeables.
Malgré les blessures profondes et douloureuses de l’exil Bouamatou croit en l’avenir et surtout de savoir que beaucoup de ses compatriotes ne l’ont jamais abandonné.
Cherif Kane
Coordinateur journaliste
(Reçu à Kassataya 11 mars 2020)
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