Mauritanie : Haro sur l’opposition négro-africaine

Depuis l’élection de Ould Ghazouani en juin dernier l’opposition négro-africaine semble s’orienter vers deux directions. Les observateurs pointent une CVE originelle dirigée par son ex candidat à la présidentielle KHB et une CVE-VR dissidente dirigé par Dia Alassane du mouvement citoyen TPMN. Deux camps qui s’opposent en apparence sur la scène nationale mais dont le dénominateur commun est l’engagement pour le règlement du passif humanitaire.

Cette scission de l’opposition d’inspiration négro-africaine de la vallée illustre bien la difficulté de leurs leaders à faire face à la question nationale qui les unit pourtant. Cette désunion apparue visiblement après la crise post-électorale est la résultante de deux visions politiques dont l’une symbolisée par la CVE originelle qui veut un parti unique pour les forces démocratiques négro-africaines et l’autre défendue par la CVE-VE qui soutient le maintien de la diversité mais l’unité dans toutes les élections majeures. Autrement dit une coalition unitaire. Cette différence de principe et de conviction est révélatrice d’une opposition communautaire et non communautariste en quête toujours d’un leadership. Cette absence d’unité reproduit paradoxalement les vieilles querelles des chefs de partis depuis leur apparition sur la scène nationale.

Les leçons n’ont pas été tirées ou du moins mal tirées.Dans cet embrouillamini c’est la CVE-VR qui fait figure aujourd’hui d’une opposition au système. Incontestablement les présidents de l’AJD-MR et des FPC y sont pour beaucoup. Ibrahima Sarr et Samba Thiam incarnent depuis toujours cette longue marche vers la liberté et cet espoir auquel aspirent les mauritaniens pour une réconciliation nationale. Malgré cette divergence de principe ce qui unit KHB et Dia Alassane est plus fort ce qui les sépare.

Ces deux leaders de la vallée appartiennent à la même communauté de destin victime depuis 86 des pires exactions du régime de Ould Taya et du génocide biométrique du régime de Ould Aziz et aujourd’hui une diabolisation du régime de Ould Ghazouani qui semble prendre le même virage que ces prédécesseurs sur la réconciliation nationale. Son manque de courage politique sur le passif humanitaire en dit long. Une raison suffisante pour que les deux tendances se rapprochent pour défier ensemble un État raciste à résonance apartheid dans sa gouvernance ou selon la belle formule du porte parole des FPC Mauritanie , pays d’apartheid ou pays à part.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 02 mars 2020)

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