La France face au coronavirus : des mesures de confinement et un seuil symbolique de 100 contaminations

La France, désormais deuxième foyer épidémique en Europe après l’Italie, cherche avant tout à freiner la propagation et éviter une saturation des hôpitaux.

La France a atteint, samedi 29 février au soir, le seuil symbolique des 100 cas depuis la fin du mois de janvier, devenant le deuxième foyer de coronavirus en Europe, après l’Italie. Sur ces 100 personnes, douze sont guéries, deux sont mortes et 86 hospitalisées, dont neuf dans un état grave.

Pour freiner la propagation sur son territoire, et surtout une superposition avec l’épidémie de grippe saisonnière qui provoquerait le chaos dans les hôpitaux, certaines mesures ont été prises qui vont avoir des effets concrets sur la vie quotidienne.

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  • Fermeture du Louvre et annulations de plusieurs événements

 

Le Louvre, musée le plus visité au monde, n’a pas ouvert dimanche matin car les agents craignaient d’être infectés par le coronavirus.
Le Louvre, musée le plus visité au monde, n’a pas ouvert dimanche matin car les agents craignaient d’être infectés par le coronavirus. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

 

Conséquences des mesures annoncés samedi par le gouvernement – pas de rassemblement « en milieu confiné » de plus de 5 000 personnes et en milieu ouvert sous certains critères –, plusieurs événements ont été annulés en France ce week-end, comme le semi-marathon de Paris, qui rassemble généralement 40 000 participants, ou la dernière journée du Salon de l’agriculture, une première depuis 1964.

La fermeture la plus symbolique a sans doute été celle du Louvre, musée le plus visité au monde, qui restera fermé dimanche car les agents craignaient d’être infectés par le coronavirus. « Les discussions ont duré toute la matinée », a dit une porte-parole de l’établissement, en indiquant qu’un point serait fait plus tard dans la journée. On ne sait pas encore si le musée ouvrira plus tard dans l’après-midi. « J’ai tendance à penser que non, et s’il ouvre, ce ne sera que de façon très partielle », a dit Christian Galani, membre de la CGT culture.

L’interdiction « touche potentiellement des centaines de salles de spectacle en France de plus de 5 000 places, et donc des milliers d’événements culturels », a prévenu dans un communiqué le Prodiss (syndicat national du spectacle musical et de variété, qui regroupe les producteurs, diffuseurs, salles et festivals).

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  • Eviter la contamination du personnel soignant, un des enjeux majeurs

 

 

PHILIPPE DESMAZES / AFP

 

 

Parmi les cas les plus récents : le maire de La Balme-de-Sillingy (Haute-Savoie), François Daviet, a annoncé sur Facebook qu’il était lui aussi contaminé et qu’il allait être hospitalisé à Annecy. Selon le point ministériel de samedi soir, neuf personnes sont contaminées à la Balme. Le maire, lui, a fait état de treize contaminations.

Un couple qui a récemment séjourné dans l’Oise a été diagnostiqué et hospitalisé à Rennes, a annoncé l’agence régionale de santé de Bretagne. Il s’agit d’un sapeur-pompier basé dans une caserne du centre-ville de Rennes et d’une salariée d’une clinique. Les deux enfants du couple ne sont pas contaminés et « un nombre limité de personnes a été en contact avec le couple malade », a précisé l’ARS. Ces deux nouveaux cas s’ajoutent aux deux autres cas identifiés à Brest, un couple de retour d’Egypte hospitalisé en réanimation au CHU de Brest.

L’un des enjeux des jours à venir sera justement d’éviter les contaminations parmi le personnel soignant dans les hôpitaux qui accueillent des malades. Trois soignants de l’hôpital Tenon à Paris, où est hospitalisé l’un des cas graves recensés dans l’Oise, ont par exemple été testés positifs. L’autre crainte est que la multiplication des cas ne pousse dans ses retranchements un système hospitalier déjà mis à rude épreuve.

  • Mesures strictes dans l’Oise et en Haute-Savoie

 

A Crépy-en-Valois.
A Crépy-en-Valois. FRANCOIS LO PRESTI / AFP

 

Des mesures strictes ont été prises pour les deux principaux foyers de propagation du virus en France, où « tous les rassemblements seront interdits jusqu’à nouvel ordre » et les habitants sont invités à « limiter leurs déplacements ».

  • Dans l’Oise, et notamment les cinq communes particulièrement touchées : Creil, Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lamorlaye, Lagny-le-Sec.
  • En Haute-Savoie, dans la commune de La Balme-de-Sillingy.

Dans l’Oise, l’ensemble des établissements scolaires de l’agglomération de Creil (Creil, Montataire, Nogent-sur-Oise, Villers-Saint-Paul) et des communes de Crépy-en-Valois, Vaumoise, Lagny-le-Sec et Lamorlaye resteront fermés.

Interrogé par Le Monde, Jean-Claude Villemain, maire de Creil, dit avoir appliqué les mesures mais relève plusieurs « paradoxes ». « La préfecture ferme les établissements scolaires mais pas les crèches. Les rassemblements sont interdits, mais les transports souvent bondés à Creil continuent de circuler », explique-t-il. Des mesures jugées incomplètes, qui ont conduit la mairie à prendre la décision de fermer les crèches et d’arrêter tous les entraînements sportifs.

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  • Premiers cas confirmés en outre-mer, où des contrôles plus stricts sont réclamés pour les voyageurs étrangers

 

Trois cas ont été confirmés comme positifs sur Saint-Barthélemy et Saint-Martin,deux îles du nord de la Guadeloupe, a annoncé l’agence régionale de santé. Il s’agit d’un résident de Saint-Barthélemy, qui est confiné chez lui, et de ses parents, placés en surveillance à l’hôpital de Saint-Martin.

Aucun cas avéré n’a été signalé en Martinique et à La Réunion, mais les craintes de voir arriver l’épidémie provoquent des débordements.

Des heurts ont opposé samedi soir près de l’aéroport Aimé-Césaire du Lamentin des policiers à des manifestants réclamant des contrôles sanitaires plus stricts de tous les voyageurs arrivant sur l’île de la Martinique, notamment en provenance de l’Italie.

A La Réunion, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le principal port de l’île pour essayer d’empêcher le débarquement de touristes voyageant à bord d’un paquebot refoulé à Madagascar. Ils réclamaient « plus de sécurité sanitaire pour éviter la propagation du coronavirus ». Les heurts ont éclaté en milieu de matinée lorsque des manifestants se sont opposés à la sortie du port d’une cinquantaine de touristes − mais plus de 300 passagers avaient déjà eu le temps de quitter le port.

 

Source : Le Monde

 

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