Femme soninké, femme courageuse, et infatigable sur tous les plans. Elle demeure jusqu’à nos jours le soubassement, la fondation ou le socle de soninkara mais oubliée, marginalisée voire réduite en silence ou soumission totale.
Vu ce traitement inéquitable des femmes soninkés rurales que j’ai décidé de prendre ma plume à leur honneur pour alerter nos dirigeants, leaders, cheikhs, intellectuels et chefs coutumiers et de familles, le danger qui guette notre communauté.
J’avais écrit un précèdent article les différentes tâches quotidiennes qu’effectuent nos braves femmes. Face à une mondialisation en vitesse de croisière, toute société ou communauté battue sur les inégalités (sexe, castes, discrimination et analphabétisme) trouvera des sérieuses difficultés. Face à ce dilemme, qu’on ne peut pas changer toutes les sociétés ou communautés du monde, je commence par la mienne (soninkara) à alerter l’opinion communautaire.
À cet effet, J’interpelle les intellectuels, les érudits, les cheikhs de tout bord à prendre leurs bâtons de pèlerins pour mener des campagnes de sensibilisation, de conscientisation sur l’analphabétisme des filles et l’impact négatif en découle sur la jeunesse soninké.
Les femmes instruites, entrepreneures, indépendantes et clairvoyantes, assumez vos responsabilités face à l’illettrisme généralisé des filles du soninkara qui impactera tôt ou tard sur la jeunesse, notre avenir. Les campagnes de sensibilisations doivent commencer dans nos familles, quartiers, villages, pays. Me Abdoulaye Wade disait « dis-moi quelle jeunesse tu as et je te dirai quel peuple tu auras ». Cette citation m’a poussé à approfondir davantage ma réflexion qu’est-ce que soninkara a fait pour demain, afin que son peuple répondra aux concerts de civilisations ?
À ce niveau je suis très inquiet, nous savons tous que soninkara dans sa majorité est composée d’analphabètes et des émigrés. Cette émigration massive des forces vives a provoqué une hémorragie masculine laissant dans leurs localités d’origine des vieillards, des femmes et des enfants. La jeunesse en majorité analphabète, surtout sa frange féminine, suscite en moi la peur au ventre pour l’avenir de soninkara.
C’est pour cette raison que j’apporte ma contribution en proposant quelques modestes solutions ci-dessous :
■ Eradiquer toutes formes de discrimination
■ Promouvoir l’accès au savoir pour tous (sans différence de sexe)
■ Soutenir les femmes dans l’éducation des jeunes
■ Mener des campagnes de sensibilisation (radios communautaires villageoises, régionales et
nationales) sur l’importance du savoir pour la communauté, surtout pour la frange féminine et son
impact sur la jeunesse.
■ Instaurer dans nos localités des structures maternelles ou cases de tout petit car nos enfants sont
envoyés à l’école tardivement par rapport aux normes qui existent ailleurs
■ Envoyer des filles à l’école en masse
■ Encourager et motiver les filles dans leur cursus de scolarisation
■ Eviter le mariage précoce des jeunes
■ Impliquer nécessairement les femmes dans les initiatives de développement et de prise de décisions
■ Accorder des postes de responsabilité aux femmes et les assister
️Par Moussa Diakhité, assistant en insertion sociale en île-de-France
Suggestion kassataya.com :
(Reçu à Kassataya 24 février 2020)
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