Mauritanie : la CVE-VR passe à l’offensive

C’est la bataille pour la vérité et la réconciliation nationale lancée cette fin de semaine par la nouvelle CVE qui vient de tenir sa première conférence de presse avant d’interpeller les autorités de Nouakchott à officialiser les langues nationales qui focalise l’attention des observateurs.

La CVE-VE n’a pas perdu beaucoup de temps pour se faire connaître auprès de l’opinion publique en déclinant son identité cette semaine au cours d’une conférence de presse. La première depuis sa création. Des patriotes mauritaniens décidés à faire la lumière sur les années de braise de 86 à 90 dont les principales victimes c’est la communauté négro-africaine. On n’en arrive aujourd’hui à une Mauritanie divisée où les différentes composantes se regardent comme des chiens de faïence.

Ils s’engagent aussi à faire des propositions sur la réconciliation nationale gage de l’unité nationale et la cohésion sociale. Pour sa première sortie médiatique le président de la coalition a dévoilé une stratégie de renouveau par les jeunes du mouvement du flambeau des anciens sur la difficile cohabitation écornée depuis l’aube des indépendances comme en témoigne le congrès d’Aleg de 58 le point de départ de ce séparatisme politique aggravé aujourd’hui par un racisme d’Etat.

Une conférence de presse qui laisse penser un début de convergence de lutte entre l’IRA-RAG et la coalition Union pour la cohésion sociale dans une démarche d’opposition au système encore plus visible et audible. Et surtout saisir l’opportunité pour demander aux autorités de Nouakchott l’officialisation des langues nationales dans le cadre de la journée internationale de la langue maternelle. Ce faisant en enfourchant ce cheval de bataille le chef de la nouvelle coalition envoie un message clair au pouvoir.

Les timides et maladroites mesures de l’assemblée nationale ne sont pas de nature à utiliser ces langues à bon escient si elles ne sont pas au préalable officialisées au même titre que l’arabe. C’est une condition sine qua non de la réconciliation nationale.

Cette offensive sur la scène nationale vient à point nommée au moment où le Sénégal décide d’enseigner les langues nationales à l’école primaire comme la Mauritanie l’avait expérimenté par l’Institut des langues nationales en 99. Un exemple à méditer pour l’Afrique.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 23 février 2020)

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