Au Cameroun anglophone, l’armée accusée d’avoir tué des femmes et des enfants

Des images d’un nouveau massacre de civils au Cameroun créent la polémique. Au moins 22 personnes auraient été tuées, dont des femmes et des enfants, dans les zones anglophones du pays. L’armée est soupçonnée d’être à l’origine de ces crimes.

Il y a d’abord cette vidéo devenue virale de quatre jeunes agenouillés, un fusil tenu par un militaire pointé sur eux, le tout filmé par un autre soldat avec son smartphone. Puis les quatre corps étalés au sol dans le village de Ngarbuh, dans la région anglophone camerounaise du Nord-Ouest. Puis il y a cette macabre et indécente polémique sur la comptabilité macabre : vingt-trois tués, dont quinze enfants et deux femmes enceintes, selon des témoins et les organisations des droits de l’homme. Cinq, selon le gouvernement camerounais. [Le 14 février, des civils ont été tués lors de combats opposant les militaires camerounais à des milices armées. Pointée du doigt, l’armée a regretté un “malheureux” accident.]

Quand bien même il n’y aurait eu qu’une seule victime, ce serait un acte gravissime. Surtout qu’on sait que depuis les accès irrédentistes des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun ces derniers mois, les violations des droits de l’homme et les violences commises par les soldats sont légion. En effet, si le dialogue national initié par le président Paul Biya en personne, comme la libération de centaines de prisonniers, dont [l’opposant et candidat à la dernière élection présidentielle] Maurice Kamto, a contribué un tant soit peu à la décrispation, les zones anglophones restent des brûlots pour Yaoundé.

Il y a d’abord cette vidéo devenue virale de quatre jeunes agenouillés, un fusil tenu par un militaire pointé sur eux, le tout filmé par un autre soldat avec son smartphone. Puis les quatre corps étalés au sol dans le village de Ngarbuh, dans la région anglophone camerounaise du Nord-Ouest. Puis il y a cette macabre et indécente polémique sur la comptabilité macabre : vingt-trois tués, dont quinze enfants et deux femmes enceintes, selon des témoins et les organisations des droits de l’homme. Cinq, selon le gouvernement camerounais. [Le 14 février, des civils ont été tués lors de combats opposant les militaires camerounais à des milices armées. Pointée du doigt, l’armée a regretté un “malheureux” accident.]

Quand bien même il n’y aurait eu qu’une seule victime, ce serait un acte gravissime. Surtout qu’on sait que depuis les accès irrédentistes des régions Nord-Ouest et Sud-Ouest du Cameroun ces derniers mois, les violations des droits de l’homme et les violences commises par les soldats sont légion. En effet, si le dialogue national initié par le président Paul Biya en personne, comme la libération de centaines de prisonniers, dont [l’opposant et candidat à la dernière élection présidentielle] Maurice Kamto, a contribué un tant soit peu à la décrispation, les zones anglophones restent des brûlots pour Yaoundé.

 Courrier International
Courrier International
Ces derniers massacres, survenus le 14 février, passent mal aux yeux de l’Organisation des nations unies (ONU) et de la France, qui ont dénoncé ces tueries et enjoignent aux autorités camerounaises de mener une “enquête indépendante, impartiale et complète” en lieu et place de cette commission d’enquête nationale trompe-l’œil, uniquement bonne à se donner bonne conscience et à calmer la communauté internationale.

 

Selon l’ONU et la France, il y a eu crimes, donc il doit y avoir justice et châtiment. Les autorités camerounaises sont-elles disposées à céder à cet oukase onusien et français ? Peu probable, quand on sait qu’elles contestent déjà, par la voix du porte-parole de l’armée, la version internationale.

Cependant, au-delà de ce ping-pong, c’est bien la problématique des velléités séparatistes qui animent Buéa et Bamenda, les capitales [des régions anglophones camerounaises], où sont implantés les mouvements indépendantistes, qu’il faudra résoudre. Le pouvoir central ne peut pas fermer les yeux sur cette nébuleuse “Ambazonie” [nom donné aux régions anglophones du Cameroun par les indépendantistes]. Toucher la cause et l’effet cessera. Voilà ce à quoi doit s’attaquer le pouvoir. La solution est politique, économique et culturelle. C’est à l’aune d’une solution consensuelle que cesseront ces violences.

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