Comment traite-t-on le coronavirus ? Plusieurs pistes à l’étude

Alors que le Coronavirus continue de se diffuser à travers le monde, de nombreux chercheurs et institutions s’activent pour trouver un traitement contre l’épidémie.

CORONAVIRUS – La Commission européenne a annoncé ce vendredi 31 janvier une subvention de 10 millions d’euros pour soutenir la recherche sur le nouveau coronavirus qui a émergé en Chine et contre lequel aucune thérapie n’a encore fait ses preuves.

Dans un communiqué, Bruxelles indique avoir lancé un appel d’urgence pour des projets de recherche “qui feront avancer notre compréhension sur l’épidémie du nouveau coronavirus, contribueront à une gestion clinique plus efficace des patients affectés par le virus, et aussi amélioreront la préparation et la réactivité des autorités de santé publique”. Les personnes intéressées ont jusqu’au 12 février pour répondre.

Des solutions déjà à l’étude

 

Mais les chercheurs n’ont pas attendu les subventions de la Commission européenne pour chercher un remède.

Le Professeur Yazdan Yazdanpanah, directeur de l’Institut d’immunologie, inflammation, infection et microbiologie (I3M) à l’Inserm et expert auprès de l’OMS, a ainsi indiqué lors d’une conférence de presse à Paris que “trois stratégies sont à un niveau avancé”.

La première consiste à utiliser le Kaletra seul, médicament anti-VIH/SIDA (association de deux molécules antivirales lopinavir et ritonavir). “Un certain nombre de collègues chinois l’ont utilisé en Chine dans le cadre des essais cliniques, dont on n’a pas encore les résultats”, a-t-il dit.

La deuxième option est d’associer ce médicament à l’interféron (antiviral et immunothérapie), une combinaison utilisée sur le coronavirus Mers (syndrome respiratoire du Moyen-Orient) dans un essai clinique en cours.

La troisième repose sur le remdesivir, un antiviral ayant servi dans le passé pour Ebola. On a très peu de données sur son efficacité. D’après un article de la revue Nature, l’efficacité “semble plus importante que le Kaletra”.

L’Institut Pasteur a réussi à cultiver le virus

 

Les chercheurs de l’Institut Pasteur à Paris sont parvenus à isoler et à mettre en culture des souches du nouveau coronavirus, une première en Europe qui représente “une avancée majeure” dans la recherche d’un vaccin et d’un traitement.

“Toute une gamme de recherches sont rendues possibles” par le franchissement de cette étape, a expliqué vendredi Arnaud Fontanet, directeur du département de Santé globale de l’Institut Pasteur, au cours d’une conférence de presse.

“Il s’agit d’un virus très difficile à isoler. Les Chinois ont réussi à isoler une souche, une équipe australienne y est parvenue cette semaine et nous sommes les premiers en Europe”, a-t-il souligné.

Les chercheurs ont utilisé des prélèvements réalisés sur les premiers cas de coronavirus confirmés en France. La mise en culture  rend “désormais disponible pour la recherche”, explique l’organisme de recherche.

L’analyse des anticorps présents chez les patients infectés par le virus permettra aussi de “mettre au point un test sérologique adapté pour le dépistage de l’infection”.

Différent du test de diagnostic rapide, qui recherche directement le virus et non les anticorps, ce test sérologique est important ”à plus long terme”, selon Sylvie ban der Werf. Il permettra en effet de savoir “parmi les personnes qui ont été en contact” avec le virus, “quelle proportion a pu être infectée sans développer de symptômes”, ce qui donnera “des données plus précises sur la capacité de transmission de ce virus”.

Des recherches antérieures sur d’autres coronavirus

 

Autres pistes possibles, des traitements à base d’“anticorps monoclonaux”, “mais c’est moins avancé”, a relevé le professeur Yazdan Yazdanpanah.

MUJAHID SAFODIEN via Getty Images
Les chercheurs du monde entier travaillent actuellement pour développer un vin contre le Coronavirus. Plusieurs solutions sont à l’étude. 

 

 

Les chercheurs peuvent s’inspirer des travaux sur les deux autres coronavirus Sras et Mers à l’origine d’épidémies mortelles, celle du Mers étant toujours en cours. Mais la possibilité de cultiver ce nouveau coronavirus “permet aussi de tester des molécules, dont certaines déjà disponibles pour d’autres pathologies”, souligne l’expert.

Reste, parmi d’autres, une interrogation: “Pourquoi la maladie s’aggrave-t-elle au septième jour?” Un élément capital à comprendre pour la stratégie thérapeutique, a noté ce médecin, également chef du service maladies infectieuses de l’hôpital Bichat (Paris) qui a admis en réanimation un touriste chinois de 80 ans dans un état grave.

Le nouveau coronavirus chinois a fait à ce stade 213 morts et le nombre de patients contaminés approche 10.000 en Chine continentale (hors Hong Kong et Macao). Une centaine de cas ont également été déclarés dans près de 20 autres pays, y compris en Europe et Amérique du Nord.

 

 

Source : HuffPost

 

 

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