Tunisie : décès de l’activiste Lina Ben Mhenni, figure de la révolution de 2011

Pendant des années, elle a témoigné des dérives du régime de Zine el-Abidine Ben Ali et des gouvernements qui se sont succédé depuis le renversement du dictateur tunisien en 2011.

La célèbre militante des droits de l’Homme Lina Ben Mhenni s’est éteinte le 27 janvier 2020, à l’âge de 36 ans, des suites d’une longue maladie. Elle fut l’une des premières à relayer la colère des Tunisiens contre le régime dictatorial de Ben Ali.

« A Tunisian girl »

 

Avant la chute de la dictature, et malgré tous les risques, Lina Ben Mhenni avait, durant des années, témoigné sur internet des dérives du régime Ben Ali. Pour alimenter son blog atunisiangirl, la jeune femme s’était déplacée dans de nombreuses villes défavorisées pour relayer la parole des sans voix.

Munie de sa petite caméra, la militante avait retransmis, via les réseaux sociaux, les premières manifestations de colère des habitants contre le pouvoir. Elle fut la première à se rendre à Sidi Bouzid, berceau de la révolution, après l’immolation par le feu du vendeur ambulant Mohamed Bouazizi, le 17 décembre 2010. Sa chronique, rédigée en trois langues (arabe, français et en anglais), a eu un écho international. Après la révolution qui chassé Zine el Abidine Ben Ali du pouvoir, son nom avait circulé pour le Nobel de la Paix, fin 2011.

La voix de la liberté

Le combat de Lina Ben Mhenni ne s’est pas arrêté avec la chute du régime. Malgré sa santé fragile, elle a poursuivi son action pour défendre la transparence et la liberté d’expression en participant à de nombreuses manifestations dans son pays. Cette « voix de la révolte tunisienne », assistante en langue anglaise dans une faculté de Tunis, avait reconnu ces derniers mois vivre un calvaire, dénonçant au passage l’état des hôpitaux de la capitale. Dans sa dernière publication datée du 26 janvier, la veille de sa mort, Lina Ben Mhenni, a publié une chronique (en arabe) condamnant une fois encore la corruption et la situation politique en Tunisie incarnée, selon elle, par le parti islamiste Ennahdha.

« Nous sommes un peuple qui n’apprend pas de son passé et ne retiens pas les leçons de l’Histoire (…). Nous applaudissons au spectacle de certains députés et les considérons comme progressistes et réformateurs, et nous oublions leur absurdité, la corruption, la répression et même la violence … »  Lina Ben Mhenni, militante tunisienne des droits de l’Homme Blog « atunisiangirl », le 26 janvier 2020

France Info avec AFP France Télévisions

Source : France Info

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