Silence, on recycle !

Le changement que les mauritaniens attendent depuis bientôt cinq mois tarde à venir. En effet, au lieu de s’y atteler, le nouveau patron du pays s’est mis plutôt à recycler les anciens du régime sortant et très décrié d’Ould Abdel Aziz.

 

Les différentes nominations et promotions que le nouveau Rais a opérées viennent accréditer cette thèse. Ould Taya appelait ça, un changement dans la stabilité. Ould Ghazwani, quant à lui, recycle tout azimut, quitte à déplaire à ceux qui l’ont élu le 22 juin dernier. En plus de maintenir ou placer des hommes décriés du pouvoir sortant, il ressuscite même des momies, oubliées depuis bien longtemps de l’arène politique ; des hommes et femmes en rupture de ban avec leur environnement politique mais surtout social. Et au lieu de dégraisser le mammouth et de réduire les dépenses superflues, le pouvoir augmente les effectifs des conseillers et chargés de mission au palais et à la primature. Les augmentations des salaires et des pensions, le maintien des prix des produits de première nécessité à des niveaux acceptable attendent toujours.

La composition des instances de la nouvelle UPR a suscité des grincements de dents mais le général marabout n’en a cure. Il poursuit sa stratégie qui consiste, semble-t-il, à asseoir son pouvoir sur ceux qui ont soutenu, bec et ongles, son prédécesseur, dans le meilleur et dans le pire. Ils ont une lourde responsabilité dans le passif dont on accuse Ould Adbel Aziz : bradage des ressources du pays ; ils y ont contribué par leur silence et par le profit qu’ils auraient pu en tirer. Pourtant le président Ghazwani les garde auprès de lui. Pour quelle fin ou jusqu’à quand ?

En tout cas, nombre de mauritaniens n’en reviennent pas. Ils sont nombreux à s’interroger sur le cap du nouveau président, qui ne cesse de les dérouter. Ils sont nombreux aujourd’hui, à exprimer un certain agacement, pour ne pas dire leur déception de voir les choses rester en état. La grogne risque vite de pointer le bout de son nez, et l’opposition sortir de son silence. Et Ould Abdel Aziz, prédécesseur et désormais adversaire politique annoncé guettera les signes de mécontentement.

Source : Le Calame

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