Portrait de Ibrahima Mokhtar Sarr : poète et militant politique engagé journaliste, défenseur des langues nationales (2ème partie)

Partie 2 : de l’engagement culturel au journalisme

 

Ceux qui connaissent bien Ibrahima Sarr ou qui l’observent de près sont unanimes sur l’homme de culture le poète et défenseur des langues nationales. Son parcours scolaire au lycée puis à l’ecole Normale de Nouakchott  et un séjour de trois années au Sénégal auront forgé une personnalité bien révolutionnaire qui pensait changer le monde.  Il épate ceux qui l’approchent avec sa facilite d’élocution héritée de son expérience d’enseignant et de journaliste.

Les langues nationales ce n’est pas un projet politique pour lui mais un retour à ses racines culturelles le Pulaar sa langue maternelle des 69 au moment où il s’est engagé politiquement dans le Mouvement démocratique national. Une expérience qui l’inspirera à écrire des recueils de poèmes en Pulaar inspirés de son village natal Mboki dévoilant ainsi ses grands talents littéraires et dont le chanteur sénégalais Baba Maal et le chanteur mauritanien Ousmane Hamady vont s’inspirer pour leur musique. Son étonnement est grand de voir qu’une littérature abondante en Pulaar ne soit pas mise en valeur par l’Etat mauritanien. Pareil pour les productions littéraires en français. Un vide culturel qui ne laisse pas indifférent le poète negro-mauritanien triste de constater l’absence d’une véritable politique culturelle et la négation des cultures negro-africaines depuis les indépendances avec l’imposition de la langue arabe dans le système éducatif. Ibrahima Sarr prône l’inter culturalisme pour résoudre cette difficile cohabitation devenue au fil des années son cheval de bataille.

Un parcours atypique le conduira à travailler dans les assurances avant de tenter une aventure humaine plus exaltante dans le journalisme, une vocation cachée au départ mais qui se révèlera plus tard comme un véritable sacerdoce surtout pour la promotion des langues nationales auxquelles il tient comme la prunelle de ses yeux.

Présentateur du journal à Radio-Mauritanie

 Ses premiers pas à Radio-Mauritanie de 75 à 78 se résument à présenter le journal parle en français et des reportages qui l’amenaient quelques fois à voyager avec le premier président de la Mauritanie le père de la nation feu Mokhtar Ould Daddah et plus tard avec le président Ould Haidallah dont il garde le souvenir que c’est le président qui a contribué à résoudre en partie la question de la cohabitation avec la création de l’institut des langues nationales dont l’expérimentation en matière d’enseignement des langues nationales est un succès non seulement dans le pays mais dans la sous-région.

« Télé culture »

Une belle carrière s’ouvre au jeune journaliste qui va intégrer l’ecole de journalisme de Dakar le CESTI pour une double formation en radio et télévision de 78 a 80. Sa fin de formation coïncide avec le démarrage de la télévision nationale. Et les téléspectateurs se souviennent encore de cette nouvelle émission « Télé culture » qui est un succès avec la réalisation à cette époque avec peu de moyens pour la première fois en play Back la grande chanteuse mauritanienne Dimi Mint Abass.

Un début à la télé promoteur et au fil des années Ibrahima Sarr va traduire cette expérience sous forme de contribution sur deux problématiques. L’une sur l’utilisation des langues nationales dans les médias et l’autre sur l’islam et la communication. Cette dernière réflexion est écrite à la prison de Oualata où il a séjourné pendant 4 ans de 86 à 90.

Cherif Kane
Coordinateur journaliste

Suggestionkassataya.com :

Portrait de Ibrahima Mocktar Sarr : poète et homme politique engagé, journaliste et défenseur des Langues nationales

(Reçu à Kassataya le 23 janvier 2020)

 

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