Impeachment – Âpre bataille au Sénat sur les règles du procès en destitution de Trump

La Haute Assemblée, dominée par les républicains, a défini mardi le règlement applicable durant la procédure visant le président des États-Unis, accusé d’abus de pouvoir et d’entrave au travail du Congrès.

 

Le Capitole a été mardi 21 janvier le théâtre d’une “âpre bataille”, au premier jour du “procès historique du président Trump” pour abus de pouvoir et entrave à la bonne marche du Congrès, rapporte le New York Times : cinq jours après avoir juré d’être “impartiaux” dans cette affaire, lors de l’ouverture formelle, les sénateurs américains sont cette fois entrés dans le vif du sujet.

Les 100 membres – 53 républicains et 47 démocrates – de la Haute Assemblée se sont réunis “peu après 13 heures” dans l’hémicycle bleu et or “et ont été avertis qu’ils devaient garder le silence, comme l’exige le protocole [lors de la présentation des articles de mise en accusation du président], sous peine d’être emprisonnés”, raconte le journal. Ils n’ont ensuite “pas débattu à proprement parler”, contrairement à ce qui se passe lors de la plupart des autres sessions. “Au lieu de cela, les sept membres démocrates de la Chambre des représentants chargés du réquisitoire et les avocats de M. Trump se sont affrontés à propos des règles qui régiront le procès”, six jours par semaine et parfois tard dans la nuit.

Petite victoire “inattendue” pour les démocrates

 

Parmi les faits marquants du jour, le New York Times retient notamment que “les démocrates ont remporté une victoire inattendue” avec “deux changements importants apportés par Mitch McConnell”, le chef de la majorité républicaine au Sénat, “aux règles qu’il avait proposées” la veille “pour la procédure”.

L’élu républicain du Kentucky a accepté d’accorder plus de temps à l’accusation et la défense pour leurs plaidoiries d’ouverture, détaille le Wall Street Journal. Elles disposeront de trois jours chacune, au lieu des deux jours proposés lundi – un tempo que Politico qualifiait d’“agressif”. M. McConnell a également infléchi sa position quant aux preuves recueillies dans le cadre de l’enquête sur la mise en accusation de la Chambre des représentants, consentant à les verser automatiquement au dossier au Sénat.

Le quotidien des affaires souligne le rôle clé joué sur ces deux points par la républicaine Susan Collins. “Les démocrates s’étaient opposés aux règles initiales, et les changements ont fait suite à la pression de républicains, dont la sénatrice du Maine, […] qui joue sa réélection cette année. Sa position était que le format du procès devrait être aussi similaire que possible aux règles du procès en destitution du président Clinton en 1999, que M. McConnell avait depuis longtemps cité comme modèle pour ses propres projets.”

En revanche, les démocrates ont perdu une “plus grande bataille”, relève The Hill : ils n’ont pas réussi à faire voter un amendement pour obtenir de nouveaux témoins et documents clés en début de procès. Or, pour Adam Schiff, le président démocrate de la commission du Renseignement de la Chambre des représentants, chargé de porter l’accusation au Sénat, la question était cruciale car ces preuves supplémentaires “pourraient influencer de manière significative la façon dont les Américains perçoivent les accusations contre Trump”.

Début des plaidoiries mercredi

 

Les plaidoiries d’ouverture commenceront donc mercredi, anticipe le Washington Post, pour une semaine environ. Puis les sénateurs auront seize heures pour poser des questions par écrit. Ils les adresseront à l’accusation ou à la défense par l’intermédiaire du juge en chef John Roberts, qui les lira à haute voix, et la partie concernée pourra y répondre. “Ceci est conforme au procès Clinton, où les sénateurs ont posé plus de 100 questions”, décrypte le journal.

Puis, “quand la défense et l’accusation auront présenté leurs arguments et que les sénateurs auront posé des questions – ou quand les témoins auront témoigné, si le Sénat l’approuve –, les deux parties présenteront leurs arguments finaux, un peu comme les plaidoiries finales d’un procès”, note le New York Times. “Une fois que les sénateurs auront fini de délibérer, ils procéderont à deux votes sur chaque article de destitution. […] S’il est condamné pour ne serait-ce qu’un seul article, le président sera démis de ses fonctions” – un scénario hautement improbable au vu de la majorité républicaine au Sénat, puisque la Constitution américaine requiert en la matière un vote à la majorité des deux tiers.

Devant les sénateurs, mardi, l’avocat de la Maison-Blanche Pat Cipollone a estimé que l’acte d’accusation était “non seulement ridicule mais aussi dangereux pour notre République”. Depuis Davos, en Suisse, Donald Trump a “tenté d’ignorer le sujet”, écrit USA Today, “vantant plutôt l’économie américaine au cours d’un forum mondial d’une journée”. Lors d’un discours “de style campagne” électorale, commente le journal, le président-candidat a lancé : “L’Amérique est prospère, l’Amérique est florissante et, oui, l’Amérique gagne à nouveau comme jamais auparavant.”

Source : Courrier international

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