Côte d’Ivoire : Abidjan rase un quartier pour sécuriser son aéroport

C’est la conséquence de la mort d’un jeune Ivoirien de 14 ans, dont le corps a été découvert le 7 janvier à Roissy dans la soute d’un train d’atterrissage. L’enfant s’y était glissé au départ d’Abidjan.

Les autorités ivoiriennes ont décidé de sécuriser la zone autour de l’aéroport d’Abidjan, notamment en rasant le bidonville d’Adjouffou. Ce dernier est mitoyen de la piste, séparée seulement par un mur. C’est par là que le jeune garçon, retrouvé mort dans la soute du train d’atterrissage d’un avion à son arrivée en France, serait entré dans la zone portuaire.

Il y aura donc désormais un périmètre de sécurité, une zone de 200 mètres, débarrassée de toutes constructions. Les établissements scolaires de la zone seront quant à eux conservés jusqu’à la fin de l’année scolaire.

Un habitant démonte le toit de sa maison, contraint de quitter la zone de l\'aéroport.
Un habitant démonte le toit de sa maison, contraint de quitter la zone de l’aéroport. (ISSOUF SANOGO / AFP)

 

Dans ce quartier informel de 25 000 habitants, « le déguerpissement » comme on dit là-bas, était prévu pour le 20 janvier. Finalement, les autorités ont accordé un délai de 45 jours aux habitants pour quitter les lieux. Mais certains ont déjà commencé le déménagement, démontant portes et fenêtres de leur logement de fortune. Dans l’espoir de pouvoir les remonter ailleurs.

Mauvais prétexte

 

Beaucoup d’habitants sont amères, considérant que la mort du jeune Laurent Barthélémy Ani Guibahi n’est qu’un mauvais prétexte. « Tout le monde paie le prix pour une seule personne », crie une femme au journaliste de l’AFP. « Je suis né ici, 40 ans que j’habite ici. Avant, il n’y avait pas de mur, on voyait les avions. Il n’y a jamais eu de problème. L’enfant n’est pas passé par ici », explique un chauffeur routier.

Les autorités veulent aussi reprendre la main sur un terrain de 3 700 hectares qui constitue une zone économique. Or, cet espace a progressivement été occupé par des habitants à la recherche d’un toit.

Pour tous les expulsés, la question est la même et demeure sans réponse : où aller ? Les habitants sont très pauvres et il n’y a pas d’indemnisation de prévue, puisque l’occupation est illégale. Trouver un autre logement relève de la mission impossible.

France info Afrique avec agences

Source : France Info (Le 21 janvier 2020)

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