Irak – Le puissant général iranien Qassem Soleimani tué lors d’une frappe du Pentagone à Bagdad

Homme clé de l’influence iranienne au Moyen-Orient, Qassem Soleimani est mort vendredi 3 janvier dans un raid américain déclenché sur ordre de Donald Trump. Cette frappe, qui survient trois jours après une attaque inédite contre l’ambassade des États-Unis, fait redouter une explosion de violence en Irak et s’apparente, pour certains, à une déclaration de guerre.

 

“Il était l’une des figures militaires les plus en vue d’Iran”, résume Ha’Aretz. Le puissant général Qassem Soleimani, qui dirigeait Al Qods, l’unité d’élite des gardiens de la révolution, depuis 1998, est décédé vendredi 3 janvier lors d’une frappe menée par les États-Unis sur une base militaire de l’aéroport de Bagdad. Ce raid survient trois jours après l’assaut contre l’ambassade des États-Unis par des milices pro-iraniennes dans la capitale irakienne.

“Ancien ouvrier du bâtiment, ayant rapidement gravi les échelons au sein des gardiens de la révolution”, Soleimani “était considéré comme l’une des personnes les plus proches du guide suprême de l’Iran, Ali Khamenei”, précise Ha’Aretz. Selon le New York Times, cet homme de 62 ans à la barbe poivre et sel, véritable star dans son pays, était même “vu par certains comme un futur leader de l’Iran”.

Adversaire redouté des États-Unis et de ses alliés, le général Soleimani était un homme clé de l’influence iranienne au Moyen-Orient, où il a renforcé le poids diplomatique de Téhéran, notamment en Irak et en Syrie, deux pays où Washington est engagé militairement. Chargé des affaires irakiennes au sein de l’armée idéologique de la République islamique, il a joué un rôle majeur dans les tractations politiques, à partir de 2018, en vue de former un gouvernement en Irak. “Je ne connais pas un seul Iranien qui était plus indispensable à la réalisation des ambitions de son gouvernement au Moyen-Orient que lui”, note l’universitaire Andrew Exum dans une analyse publiée sur le site de The Atlantic.

“Déclaration de guerre”

 

Le Pentagone a confirmé dans un communiqué avoir tué le général iranien, sur ordre du président. Selon Washington, “Soleimani préparait activement des plans pour attaquer des diplomates et des militaires américains en Irak et dans la région”. Le Pentagone a également accusé le militaire iranien d’avoir “orchestré les attaques contre les bases de la coalition en Irak ces derniers mois” ainsi que l’assaut de cette semaine contre l’ambassade des États-Unis à Bagdad.

“Après le choc de l’annonce de la mort” de “cette personnalité unique”, “considérée probablement comme irremplaçable par le régime iranien”, “certains s’interrogent aujourd’hui sur les potentiels effets dans la région de l’assassinat de cette figure vénérée”, note le Washington Post.

Pour Politico, “le meurtre de l’un des plus hauts commandants militaires iraniens, ordonné par Donald Trump, signifie certes l’élimination d’un ennemi dangereux, mais représente également une escalade risquée au cœur d’une querelle volatile qui pourrait se retourner contre le personnel et les alliés américains au Moyen-Orient et au-delà”.

Pour Hillary Mann Leverett, ancienne responsable de la sécurité nationale à la Maison-Blanche, interrogée jeudi par Al-Jazira, le meurtre du général Soleimani est une “déclaration de guerre” faite à l’Iran. “Les Américains de toute la région doivent être sur leurs gardes. Nous sommes maintenant dans une situation incroyablement dangereuse”, a-t-elle estimé. “Tuer Soleimani, cela équivaut à assassiner le ministre américain de la Défense”, conclut-elle.

Noémie Taylor-Rosner
Source :  Courrier international

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