Mauritanie : le contre-pied de Ould Aziz fait polémique

La conférence de presse de Ould Aziz cette semaine exclusivement en Hassanya et critiquée sur les réseaux est considérée par les observateurs comme un marqueur de nationaliste étroit affiche durant ses deux mandats.
Cette posture de l’ancien président au point de refuser de répondre à une question en français d’un journaliste mauritanien dépasse le protocole habituel d’une conférence de presse confirmant ainsi l’hypocrisie d’un ancien chef d’Etat qui sait s’exprimer aussi en français deuxième grande langue de communication du pays qu’on le veuille ou non un acquis historique à côté de la langue arabe avec aujourd’hui en perspective la valorisation des langues nationales.
Sur le fond cette sortie médiatique vise à sortir de l’isolement depuis que son successeur a pris le devant pour barrer la route à toutes les initiatives visant à revenir dans la vie politique par interposition du parti. Ould Aziz est perçu comme un irréductible politicien dont les critiques sur Ould Ghazouani sont d’ailleurs inexistantes sur la trahison et le non respect de la constitution. Secret de polichinelle. Ould Aziz a passé outre le veto du Sénat pour faire passer ses réformes constitutionnelles, la suppression du sénat, le changement des symboles nationaux et la création de conseils régionaux.
Les menaces proférées pour cacher ses malversations s’apparentent a un chantage au pouvoir actuel dont certains hauts responsables ont bel et bien participé au pillage des ressources naturelles du pays et contribue à son enrichissement illicite. L’actuel patron de la SNIM et ancien argentier est au cœur de son régime .Pas question donc de sortir défait de ce bras de fer avec son élève et frère d’armes qu’il a choisi pour lui succéder en contournant le parti. C’est un revanchard qui prend la parole pour exister et afficher une épreuve de force dont l’issue reste incertaine.
C’est le début du quinquennat de Ould Ghazouani qui se joue à partir de maintenant.Un test pour le nouveau locataire du palais de Nouakchott.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

 

(Reçu à Kassataya 21 décembre 2019)

 

 

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