Hésitations , tâtonnements , appel de balises au sommet … où est donc Yehdih ? /Par Samba Thiam

Partage de lecture : Hésitations , tâtonnements , appel de balises au sommet … où est donc Yehdih ? Par Samba Thiam, président des FPC.

Nous avons observé ces derniers temps, non sans  espoir et beaucoup de satisfaction, le ministre de la santé  se démener, pour tenter de redresser le secteur moribond de la santé . L’initiative a été accueillie avec joie, par une bonne fraction de la jeunesse qui a manifesté activement son soutien .Il faut  féliciter Monsieur le ministre.
 Mais sans vouloir  décourager personne ni verser dans le pessimisme, je dirais que cette bonne volonté , toute seule , ne suffira pas ; Je crains fort  que ce ne soit peine perdue, car c’est tout le grand corps qui est malade ; et traiter une jambe, un bras ou un nez ne saurait  suffire à  remettre sur pied un corps malade!  Non ,  pour réussir dans ce secteur , il eût fallu  créer un vaste mouvement d’allure générale, impulsé d’en haut , pour que d’un seul tenant, tout se redressât en même temps. IL eût fallu toucher tous les secteurs ; le judiciaire, l’Administration gangrenée par la corruption, la concussion et  les trafics en tout genre, truffée de fonctionnaires fictifs , de faux diplômes, bref, lutter contre ce désordre général installé depuis 1978, avec les régimes militaires, enfin , poser  des actes forts , immédiats. Voilà qui aurait aidé le Ministre
Hélas , parce que tout ceci manque de vision d’ensemble, on voit  cette personnalité se démener, presque seule… Rien de significatif du côté des ministres de l’enseignement où règne une sacrée pagaille (Supérieur, Secondaire , Fondamental ) qui a besoin d’un bon coup de balai. Ici , au lieu de partir des fondations  on pose la toiture ;  malgré la flopée d’inspecteurs, c’est maintenant que l’on dresse des fiches du personnel pour déterminer l’effectif  exact  des Enseignants !
Rien du côté du secteur judiciaire ou dorment,dit-on, trois mille dossiers portant sur des contentieux fonciers . Rien du côté du ministère de l’intérieur avec l’arbitraire sur les terres et l‘état civil, rien  du côté des  affaires étrangères et  de la Pêche, ou du côté des sociétés nationales  où règne une gestion tout aussi chaotique .
Au désordre général de l’administration s’ajoute celui de la rue …
Dans Nouakchott des meutes de chiens errant , vaches et chèvres divaguant. Une circulation automobile anarchique, des feux rouges brûlés sous l’œil indifférent des policiers; et comme pour se moquer des citoyens, on parle d’installer des radars sur la route de Boutilimitt pour limiter-dit-on- les accidents de circulation ! Des ‘’gilets jaunes ‘’ raclent , contre tout entendement, les bordures des chaussées pour débarrasser le sable accumulé ou lutter contre des vents de sable  ininterrompus… Alors qu’hier seulement on rasait  la ceinture verte de la ville devant nous protéger de ces pénibles vents de sable. On s’occupe à racler des chaussées alors que juste  à côté  des montagnes d’ordure jonchent les abords ! (  même si, pour être  honnête , on constate  quelque légère amélioration dans leur ramassage) . Partout l’espace public est squatté . Dans mon quartier-Cité-plage – des filous à l’affût, profitant de la confusion d’une transition, se dépêchent de construire sur des places publiques qui leur avaient été jusques-là refusées.
 Sur la route de la plage on a laissé les ‘’lampadaires du sommet arabe’’ rouiller, sans entretien, et pour des besoins de marchés, crées de toutes pièces, on installe de nouveaux ; avec la complaisance, largement partagée, de nos bailleurs de fonds .
 Dans nos cimetières nos morts sont enterrés pêle-mêle ; pas d’allées , pas de plan ‘’cadastre’’, un désordre fou qui ne semble gêner personne …Alors qu’à Dakar, à côté,  il vous suffit d’indiquer le nom  et  l’année du décès pour retrouver en 5 mn le tombeau de votre disparu .
Notre Administration n’est pas prête de se redresser , à cause de cette culture du désordre qui imprègne tout . Culture ambiante du désordre, culture du faux-semblant, de la dissimulation.
Comment dès lors  réussir à redresser les choses sans lutter contre ces pesanteurs lourdes ?
 L’Opposition politique , quant à elle,  au lieu de se soucier de l’abrogation des  lois liberticides, scélérates de Mohamed ould Abdel Aziz qui l’étouffaient , se  trouve d’autres priorités . On nous distrait ,enfin, avec la ‘’ crise’’ de l’Upr, au détriment des vraies questions de fond occultées . Pourquoi , au fait ,  l’actuel locataire du palais  ne créerait –il pas son propre parti politique ? Il ne manquerait certainement pas de soutiens au regard de nos mœurs politiques. Un parti de plus ou de moins  ferait-il tant de mal à notre ‘’ démocratie’’. Céder, me semble -t-il sans, bien entendu, manquer d’être vigilant  vis-à-vis de son vieux compère ; ne dormir que d’un oeil dirait Yehdih .
 Où  allons-nous ? Où est donc Yehdih ?
Samba Thiam 

(Reçu à Kassataya 16 décembre 2019)

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