Abdelmadjid Tebboune, ex-Premier ministre de Bouteflika, élu président

En Algérie, Abdelmadjid Tebboune a recueilli 58,15% des suffrages lors d’un scrutin marqué par une abstention record.

Abdelmadjid Tebboune, ancien ministre puis chef de gouvernement du président Abdelaziz Bouteflika âgé de 74 ans, a été élu dès le premier tour pour lui succéder à la tête de l’Etat algérien, a annoncé ce vendredi 13 décembre l’Autorité nationale des élections (Anie).

“Abdelmadjid Tebboune a recueilli 58,15% des suffrages”, a indiqué le président de l’Anie Mohamed Charfi lors d’une cérémonie officielle, au lendemain d’un scrutin marqué par une abstention record et qui s’est déroulé dans un contexte de contestation massive et inédite du régime au pouvoir en Algérie depuis l’indépendance en 1962. Je voudrais féliciter le candidat vainqueur”, a déclaré Mohamed Charfi.

Le Conseil constitutionnel doit proclamer les résultats définitifs entre le 16 et le 25 décembre, après examen d’éventuels recours, selon l’Anie.

Pas de second tour pour “les pantins” de Bouteflika

 

Cette victoire prive de second tour les quatre autres candidats en lice, accusés par les contestataires d’être – à l’instar de Tebboune- des “pantins à sa solde (du régime sortant, ndlr) pour le poste à la magistrature suprême de la nation”.

L’islamiste Abdelkader Bengrina, 57 ans, dont le parti a soutenu la présidence de Abdelaziz Bouteflika, arrive en 2e position avec 17,38% des voix, selon Mohamed Charfi.

Ali Benflis, autre très proche de Bouteflika dont il fut le Premier ministre entre 2000 et 2003, devenu après leur brouille son principal adversaire électoral lors des scrutins de 2004 et 2014, n’arrive qu’en 3e position avec 10,55% de suffrages.

Ferment la marche Azzedine Mihoubi, chef du Rassemblement national démocratique (RND), principal allié du Front de libération nationale (FLN) de M. Bouteflika (7,26%), et Abdelaziz Belaïd, ancien cadre du FLN et fondateur d’un micro-parti ayant soutenu le président déchu (6,66%).

Abstention historique

 

Face au peu de choix qu’offrait cette élection, jeudi, plus de six Algériens sur dix ont boudé le vote. Seuls 39,83% des inscrits ont voté au premier tour (41,41% sur le territoire national et 8,69% à l’étranger), a annoncé dans la nuit Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.

Ce taux est le plus faible de toutes les présidentielles pluralistes de l’histoire du pays. Il est inférieur de plus de dix points à celui du précédent scrutin ―le plus faible jusqu’ici― qui en 2014 avait vu la quatrième victoire d’Abdelaziz Bouteflika.

Qui est Abdelmajid Tebboune?

 

Haut fonctionnaire de carrière, plusieurs fois wali (préfet), Abdelmajid Tebboune devient pour la première fois, brièvement, ministre délégué en 1991, sous la présidence de Chadli Bendjedid.

Tout juste élu président, Abdelaziz Bouteflika, le rappelle au gouvernement en 1999 où il reste jusqu’en 2002. Il redevient ministre en 2012, jusqu’en 2017 lorsqu’il prend la tête du gouvernement. Il est limogé au bout de trois mois seulement après s’être attaqué aux oligarques gravitant dans l’entourage du chef de l’Etat, dont la plupart sont aujourd’hui emprisonnés dans des dossiers de corruption présumée.

Il met en avant ce fait d’armes pour faire oublier son passé au service de d’Abdelaziz Bouteflika. Il était vu comme un favori du scrutin, jusqu’à une récente campagne contre lui par des médias proches du pouvoir.

Il est toujours membre du Comité central du Front de libération nationale (FLN), mais s’est présenté sans l’étiquette de l’ex-parti unique et formation – très impopulaire – de Bouteflika.

AFP

 

Source : HuffPost

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