Manifestation contre la présidentielle en Algérie, des centres de vote assiégés

Une importante manifestation s’est tenue à Alger. Un centre de vote a été saccagé à Béjaïa, grande ville de Kabylie.

Une journée de vote sous tension. Une dizaine de milliers de manifestants ont défilé ce jeudi 12 décembre dans les rues d’Alger pour dénoncer l’élection présidentielle visant à élire le successeur d’Abdelaziz Bouteflika, déchu en avril par un mouvement populaire de contestation.

La police, déployée en force, est rapidement et brutalement intervenue toute la matinée pour empêcher tout rassemblement, ont constaté des journalistes de l’AFP. Un important dispositif ―fourgons, véhicules anti-émeutes, agents en uniforme et en civil― est déployé.

Un des cordons de police brisé

 

Mais les manifestants sont parvenus à faire nombre et ont même réussi à briser un cordon de police qui leur barrait l’accès au carrefour de la Grande Poste, lieu symbolique de rassemblement du “Hirak”, le “mouvement” de contestation inédit qui agite l’Algérie depuis février.

Plus tôt dans la journée, une manifestation anti-élection s’est déroulée à Bouira, autre localité de Kabylie, région où se concentre la plus grande partie de la minorité berbérophone d’Algérie.

Un centre de vote avait également été saccagé à Béjaïa, grande ville de la région algérienne frondeuse de Kabylie (nord). Deux autres centres ont été assiégés par des opposants, selon des témoins et des sources sécuritaires.

Ces opposants au scrutin, perçu par la contestation qui agite l’Algérie depuis février comme une manœuvre du régime pour se régénérer, “ont saccagé des urnes et détruit une partie des listes électorales” et des bulletins à l’école Ibn Toumert, ont rapporté des témoins, contactés par l’AFP depuis Alger.

Des images publiées sur les réseaux sociaux montrent de nombreux jeunes déchirant des listes électorales dans une cour d’école jonchée de bulletins de vote.

Les candidats considérés comme “des enfants du système”

 

A Tizi Ouzou, une foule importante a assiégé le centre de vote Kerrad Rachid, selon des témoins, tandis que dans un autre, les assesseurs ont été contraints de sortir par des opposants au scrutin, qui doit désigner le successeur d’Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril.

Selon les premières estimations transmises par l’Autorité nationale indépendante de l’élection présidentielle (Anie), le taux de participation s’élevait à 7,92% à 11h.

À titre de comparaison, lors de la dernière présidentielle en 2014 la participation avait atteint 9,15% à 10h. Au final, seuls 50,7% des votants s’étaient déplacés. La plupart des observateurs s’attendent à une forte abstention jeudi, le puissant mouvement (“Hirak”) de contestation populaire qui ébranle l’Algérie depuis février ayant appelé au boycott du scrutin.

Les cinq candidats à la présidentielle sont tous considérés par la contestation comme des enfants du “système” et accusés de lui servir de caution.

Un quart de la population algérienne, soit quelque 10 millions de personnes, est berbérophone. Les revendications liées à l’identité amazighe (berbère) ont été longtemps niées voire réprimées par l’Etat, construit autour de l’arabité.

Le HuffPost avec AFP

Source : HuffPost

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