Ces rumeurs de coup d’Etat interviennent au lendemain de ce qui a été présenté par les médias mauritaniens comme une brouille entre le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, et son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Des informations faisant état d’une tentative avortée de coup d’Etat, à la veille de la commémoration du 59e anniversaire de l’indépendance de la Mauritanie, se sont répandues la semaine dernière comme une traînée de poudre à Nouakchott. Bien sûr, les autorités mauritaniennes se sont empressées de démentir ce qu’elles ont qualifié d’«intox». Une «intox» qui a évoqué aussi une série de limogeages dans l’armée.
Le premier à avoir brisé le silence est le ministre mauritanien de la Défense, Hanana Oul Sidi. Il a balayé d’un revers de la main «les rumeurs persistantes répandues dans ce sens».
«Il n’y a pas eu de tentative de coup d’Etat ni de faille sécuritaire en Mauritanie», a-t-il insisté lors d’une réunion avec les membres d’une commission financière du Parlement mauritanien, samedi à Nouakchott. Hanana Oul Sidi a expliqué que «les mutations opérées au sein du bataillon de sécurité présidentielle (le Basep), y compris le limogeage de son commandant et de ses principaux officiers supérieurs, sont des mesures routinières et habituelles».
Ces rumeurs de coup d’Etat interviennent au lendemain de ce qui a été présenté par les médias mauritaniens comme une brouille entre le nouveau président mauritanien, Mohamed Ould Ghazouani, et son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz, qui a, dit-on, boycotté les festivités commémoratives de l’anniversaire de l’indépendance organisées jeudi à Akjoujt.
On a évoqué aussi le remplacement des unités du Basep, qui devaient initialement sécuriser M. Ghazouani à Akjoujt, par d’autres unités venues de la ville d’Atar.
La rupture entre les deux anciens généraux, coauteurs de plusieurs putschs, dont celui qui avait installé initialement Aziz au pouvoir en 2008, a commencé au lendemain du retour de ce dernier en Mauritanie, après un long séjour à l’étranger entamé après l’investiture de Ghazouani, le 1er août dernier. Dès son arrivée au pays, l’ex-chef d’Etat a convoqué et présidé une réunion extraordinaire du comité provisoire de gestion du parti au pouvoir, l’Union pour la République (UPR). Réunion au cours de laquelle il a déclaré formellement qu’il est l’unique référence de cette formation politique qu’il a fondée dès les premières années de son règne (2008-2019).
Cette déclaration n’a semble-t-il pas été du goût de Ghazouani, qui a convoqué, à son tour, le même comité de gestion pour lui signifier qu’il est le seul maître à bord. Suite à ce rappel à l’ordre, la quasi-totalité des députés de la majorité ont tourné le dos à Aziz et adhéré solennellement à la position du président de la République. Malgré cela, Mohamed Ould Abdel Aziz ne s’avoue pas vaincu.
Source : Elwatan (Algérie)
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