Ne l’appelez plus jamais Parc des Princes

Un lieu dans l’actu : en 2024, sauf contretemps, le nom du stade mythique, inauguré en 1972, sera celui d’une marque.

  • Nom d’emprunts

Les supporteurs patriotes et/ou nostalgiques et/ou fétichistes ont pris un sacré coup au moral. Le club de la capitale, version qatarie, vient de déclencher son opération naming pour rebaptiser, à l’horizon 2024, sa mythique enceinte de la porte de Saint-Cloud. Naming : opération marketing qui consiste à remplacer le célèbre nom « Parc des Princes » au profit d’une dénomination commerciale, en contrepartie d’une redevance. A titre d’exemples : l’Olympique lyonnais évolue au Groupama Stadium (3,5 millions d’euros versés par an) et l’Olympique de Marseille dans l’Orange Vélodrome de Marseille (2,7 millions d’euros).

  • Droit au but

Si le ticket d’entrée du naming concernera forcément des entreprises d’envergure internationale, comme l’hôtelier Accor, par exemple – qui verse déjà environ 60 millions d’euros par an au Paris-SG en tant que sponsor maillot –, toutes ne pourront prétendre à monnayer le nom de l’enceinte parisienne. La Ville de Paris, qui percevra 3 % du futur contrat, disposera d’un droit de regard. Elle pourra même refuser le choix de la présidence qatarie « s’il s’avère contraire à l’ordre public ou aux bonnes mœurs, ou s’il est manifestement inapproprié à l’image de la Ville de Paris. »

 

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  • Virages négociés

D’ici à 2024, nul doute que le débat sur l’opportunité d’un naming aura l’occasion de s’enflammer. En tout cas, personne ne saura ce qu’en aurait pensé Roger Taillibert, l’architecte scrupuleux d’un Parc des Princes inauguré le 25 mai 1972 – l’enceinte première version avait été édifiée en 1897. Roger Taillibert était régulièrement consulté par les dirigeants du Paris-SG et avait son mot à dire à chaque rénovation de l’enceinte classée. Il avait lui-même validé une éventuelle extension de 12 000 places. Il est mort le 3 octobre 2019, à l’âge de 93 ans.

  • Stade supérieur

Victoire en finale du championnat d’Europe de football 1984, cinq Grands Chelems du XV de France dans le Tournoi des cinq nations, finales des championnats de France de rugby et de la Coupe de France de football, matches épiques du Paris-SG… En partie grâce à son demi-toit qui conserve toute son ambiance bien au chaud, le Parc des Princes est un lieu de pèlerinage et de communion sportive que son successeur, le Stade de France (80 000 places contre 48 000), n’a pas réussi à détrôner.

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Laurent Telo

Source :  Le Magazine du Monde

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