Mauritanie : 20 milliards d’ouguiyas pour une nouvelle agence contre la pauvreté

Le premier discours à la nation du président mauritanien, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani, décliné à l’occasion de la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance du pays, a été dominé par le thème de la concertation politique et la lutte contre la précarité et l’exclusion.

 

Dans son allocution, le nouveau chef de l’Etat, investi le 1er août dernier, a totalement zappé l’histoire récente, c’est-à-dire les 11 années de règne de son prédécesseur et ami de 40 ans, Mohamed ould Abdel Aziz, avec lequel il entretient désormais une réelle rivalité pour le contrôle de l’Union pour la république (UPR-principal parti de la majorité).

Mohamed Cheikh El Ghazouani a surtout insisté sur  nécessité de créer l’apaisement du climat politique général, l’instauration d’une atmosphère de confiance et d’ouverture à tous les segments et acteurs politiques, quelle que soit leur orientation, dans le cadre d’une concertation, étant convaincu que majorité et opposition peuvent chacune jouer pleinement leur rôle dans la confiance réciproque, et partant consolider notre système démocratique mature qui nous a récemment valu une alternance pacifique et transparente».


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Pour de nombreux observateurs «la concertation et le dialogue avec ses véritables opposants a été le talon d’Achille de Mohamed ould Abdel Aziz, qui s’est toujours comporté comme une personnalité sans concession».

Dans cette allocution fortement centrée sur les questions sociales, Mohamed ould Cheikh Ghazouani a annoncé la création «d’une Délégation générale placée sous la tutelle directe de la présidence de la République, pour assurer un suivi régulier et rigoureux des politiques de lutte contre la pauvreté, la précarité et l’exclusion, améliorer l’accès aux services de base, qui s’est vu allouer pour les 5 prochaines années, un budget de 200 milliards d’anciennes ouguiyas, soit plus de 64 millions de dollars».

Cette démarche répond à un engagement contenu dans le programme du candidat Ghazouani.

La Mauritanie dispose actuellement d’une agence publique dénommée «Tadamoun» chargée de la lutte contre les séquelles de l’esclavage. Le président n’a pas donné d’indications au sujet de l’avenir de cette institution.


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Au-delà de la pauvreté et de l’exclusion, problèmes communs à de nombreux Etats surtout en Afrique, la création de cette Délégation générale renvoie à la question de la pratique séculaire de l’esclavage, spécifique à la Mauritanie et qui reste encore au centre d’un vif débat et d’une différence d’appréciation entre le gouvernement et les ONG.

Les autorités admettent la persistance de séquelles alors que les mouvements abolitionnistes dénoncent une absence de volonté des différents régimes politiques de mettre fin à une pratique bénéficiant de nombreuses complicités au sein de l’administration et de la société.

Ghazouani a récemment réfuté le qualificatif de «pays esclavagiste» que certaines organisations collent à la Mauritanie, dans un long entretien avec «Le Soleil», quotidien de service public du Sénégal.

Dans son discours pour la célébration de la fête de l’indépendance 2019, Mohamed ould Cheikh El Ghazouani a également parlé de la mise en œuvre d’une Stratégie nationale d’accès à la justice, qui va rendre ce service gratuit.

 

Cheikh Sidya

Correspondant à Nouakchott

Source : Le 360.ma (Maroc)

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