Mauritanie : le retour de Ould Aziz à Nouakchott cache celui de Ould Taya

L’ancien président Ould Aziz serait rentré cette fin de semaine à Nouakchott après un séjour de 3 mois à l’étranger. Un retour incognito qui en dit long de son départ suspect avec 300 valises dans les soutes de la compagnie internationale mauritanienne.

Un retour peut en cacher un autre. Et c’est le président en exercice qui semble réaliser ce scénario inimaginable pour les observateurs. L’invitation pour participer aux festivités de l’indépendance le 28 novembre prochain à Akjoujt aura suffi pour convaincre son prédécesseur à revenir à Nouakchott après 3 mois d’errance dans les capitales européennes.

Ce retour coïncide avec l’éventuel retour de Ould Taya après 14 ans d’exil au Qatar dont la protection et privilèges sont garantis. Deux anciens présidents les plus controversés en Mauritanie. Tous deux auront gouverné le pays d’une main de fer. Ould Aziz pendant 11 ans durant lesquels il a initié un génocide biométrique qui continue de faire de milliers de noirs des apatrides et des exclus de l’éducation nationale pour les enfants des familles des 20000 réfugiés rentrés en 2008. C’est ensuite le chef de l’Etat le plus corrompu de ses prédécesseurs.

En un mandat il est devenu le président le plus riche avec un salaire le plus élevé de ses homologues africains. Ajouter à cela qu’il serait mêlé à plusieurs scandales financiers et fonciers comme en témoigne le « Ghanagate » l’affaire de faux dollars impliquant un ressortissant irakien agissant pour son compte depuis le Ghana. Le gel de 2 millions de dollars des banques Emiraties par les Etats-Unis concernerait les avoirs de l’ancien président et ses proches.

Les mauritaniens le pardonneront difficilement d’avoir bradé le fleuron de l’industrie mauritanienne la SNIM à son gendre et à une société australienne. Et enfin jamais un ancien président a quitté le pays juste après l’investiture de son successeur avec 300 valises pour un séjour à l’étranger laissant derrière lui les caisses de l’Etat vides. C’est un retour donc qui fait polémique tout comme celui de Ould Taya prochainement qui aura marqué ses 25 années de pouvoir par un génocide de milliers de noirs de la vallée déportés en 89 au Sénégal et au Mali.

Cherif Kane

Coordinateur journaliste

(Reçu à Kassataya 18 novembre 2019)

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