Si vous êtes assez riche, vous pouvez vous acheter une nationalité

Une vente de «passeports dorés» s’est tenue à Londres cette semaine.

Cette semaine trois Premiers ministres se sont retrouvés au Rosewood hotel, un palace londonien. Pourtant, aucun sommet international ou discussions géopolitiques ne s’y tenaient. Ils étaient là pour un événement organisé par Henley and Partners, une entreprise qui se décrit elle-même comme «le leader global en planning de résidence et de citoyenneté».

Et que veut dire «planning de citoyenneté»? Tout simplement, l’achat d’une nationalité étrangère. Parmi les personnalités présentes à l’événement londonien se trouvait, raconte le Guardian, Allen Chastanet, le Premier ministre de St Lucie. Le dirigeant a expliqué aux 300 personnes réunies que contre une «contribution au fond économique national», il était possible de recevoir, sous trois mois, la nationalité sainte-lucienne.

Le rêve caribéen n’est néanmoins pas à la portée de toutes les bourses puisque le don doit être de 100.000 dollars, soit un peu plus de 90.000 euros. Pour les généreux donateurs, un «passeport doré» est fourni, garantissant des déplacements vers l’espace Schengen, le Royaume-Uni, Hong Kong et Singapour sans avoir besoins de visa.

Aux côtés de Chastanet se trouvaient les Premiers ministres du Monténégro, de l’Albanie, un ministre maltais, un ambassadeur Antigua-et-Barb uda et des représentant·es de Chypre. Cette dernière, membre de l’Union européenne, demande deux millions d’euros.

La pratique déplaît à l’UE

 

La Commission européenne, bien qu’elle reconnaisse que le procédé est légal et qu’elle n’a pas d’autorité pour y faire quoi que ce soit, ne voit pas cela d’un bon oeil. Dans un discours prononcé en janvier, Věra Jourová, une commissaire européenne, expliquait qu’en plus de trouver la pratique injuste, elle avait «identifié des risques de sécurité, de blanchiment d’argent, de corruption et de fraude fiscale».

En effet, parmi les acheteurs et acheteuses de nationalité il y a une certaine tendance à être condamné·e pour divers délits, souvent financiers.

Ainsi, en un an au moins cinq citoyens maltais ayant acheté leur nationalité ont été condamné pour des délits financiers. Au début du mois de novembre, Chypre a annulé le passeport de Jho Low, un financier maltais impliqué dans un énorme scandale financier.

Repéré par Barthélemy Dont

Repéré sur The Guardian

Source : Slate (France)

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